Une rencontre entre la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, et des représentants des pays du champ (Algérie-Mali-Mauritanie-Niger), partenaires dans la sécurité dans le Sahel, s'est ouverte jeudi après-midi à Bruxelles en présence du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Ces discussions plurilatérales à huis clos avec Mme Ashton, Haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne, permettront des échanges de vues sur la sécurité dans la région, devenue une «poudrière», notamment après le conflit en Libye et la prolifération d'armes alimentant les groupes terroristes menaçant le bien-être des populations. Outre M.Messahel, y prennent part les ministres des Affaires étrangères du Mali, Soumaylou Boubéye Maiga, et du Niger, Mohamed Bazoum, ainsi que l'ambassadeur de Mauritanie, M. Ould Baba. La rencontre s'inscrit dans le cadre du suivi de la conférence sur le partenariat, la sécurité et le développement tenue les 7 et 8 septembre dernier à Alger et qui a rassemblé les pays du champ et les partenaires extra-régionaux. La conférence d'Alger avait permis de définir les principes directeurs devant guider la mise en place d'un partenariat dans les domaines du développement et de la sécurité dans la sous-région, fondé principalement sur l'appropriation par les pays du champ de la lutte antiterroriste, l'indivisibilité de la sécurité et du développement et la complémentarité entre les différentes stratégies et approches concernant le Sahel avec la stratégie conçue et mise en œuvre par les pays du champ. La vision de développement de la région du Sahel, telle que définie lors de cette conférence, a permis également d'engranger le soutien de partenaires étrangers , dont la France, qui s'était engagée, par la voie d'une délégation de parlementaires, à l'«appuyer auprès de l'Europe à Bruxelles. M. Messahel a eu des entretiens avec le Commissaire européen en charge de l'élargissement et de la politique européenne de voisinage (PEV), Stefan Füle. L'Algérie, qui avait signé un accord d'association avec l'Union européenne en 2002, entré en application en 2005 après sa ratification, avait exprimé mercredi dernier sa volonté d'intégrer la PEV «rénovée», une politique lancée en 2004 par l'UE et qu'elle avait, des années durant, jugée «contraignante», notamment dans ses chapitres relatifs au respect des droits de l'homme et de la libre circulation des personnes.