Les journalistes des sites électroniques ont les mêmes droits que ceux des autres médias, a indiqué jeudi à Alger le ministre de la Communication, M. Nacer Mehal. "Un journaliste reste un journaliste. Il faut juste qu'il soit professionnel et que le journalisme soit sa profession principale", a déclaré M. Mehal à la presse en marge d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales. Le ministre a souligné, toutefois, la nécessité d'identifier les propriétaires des médias électroniques. "Si par exemple une personne est diffamée, il faut bien qu'on sache à qui appartient le site", a-t-il dit. "Il faut quand même reconnaître que la profession a été envahie par des +trabendistes+ et par des gens qui n'ont rien à voir avec le métier", a regretté M. Mehal. Evoquant le statut du journaliste, le premier responsable du secteur de la Communication a estimé que le statut adopté en 2008 "a peut être besoin d'être actualisé et amélioré", relevant que les textes d'applications de ce texte n'ont pas encore été élaborés à ce jour. Il a annoncé, à ce propos, qu'un débat sera ouvert avec les professionnels et les syndicats du secteur autour de cette question, assurant que le nouveau statut "ira dans le sens du renforcement des libertés et à l'accès aux sources d'information". Toutefois, M. Mehal a déploré le fait que des gens utilisent ce débat à des "fins politiciennes". Evoquant la carte professionnelle du journaliste, le ministre a fait savoir qu'elle est prévue dans la loi relative à l'information adoptée mercredi par l'APN et souligné qu'il n'était pas indispensable d'attendre le nouveau statut du journaliste pour se pencher sur cette question. A propos de la loi sur l'audiovisuel que son département devra élaborer prochainement, M. Mehal a souligné la nécessité d'entamer une large concertation autour de ce nouveau texte avec notamment des experts, juristes et universitaires. "Nous devons voir comment le champ audio-visuel a été ouvert dans d'autres pays et adapter leurs expériences au contexte algérien pour élaborer une loi qui correspond à l'Algérie et à son peuple", a-t-il martelé. A propos de la disposition de la nouvelle loi de l'Information relative à la désignation de la moitié des membres de l'autorité de régulation de la presse écrite, il a fait remarquer que "cela se passe dans tous les pays du monde". A titre d'exemple, M. Mehal a indiqué que le Conseil supérieur français de l'audiovisuel (CSA) est désigné par l'Elysée (présidence française). Abordant le problème de distribution des journaux notamment dans le sud du pays, le ministre a annoncé que des mini-imprimeries seront réalisées à Adrar, Tindouf, Tamanrasset et à Illizi, en plus de celles de Bechar qui est en cours et de Ouargla déjà fonctionnelle. Pour mieux organiser la distribution des journaux, M. Mehal a indiqué que l'Organisme de justification de la diffusion (OJD) est prévu dans la nouvelle loi de l'Information."Par la suite, on passera à l'Office de vérification de la publicité", a-t-il poursuivi. A la question de savoir si son département allait demander aux titres privés de s'"aligner sur la nouvelle grille de salaires des journalistes de la fonction publique", en voie de finalisation par son ministère, M. Mehal a répondu qu'il lui est impossible de le faire. "Je ne peux pas imposer aux titres privés de s'aligner sur la nouvelle grille des salaires des journalistes de la fonction publique car il y a la loi sur les relations de travail (loi 90/11) qui détermine la relation entre l'employeur et l'employé", a expliqué le ministre.