L'Algérie connaîtra-t-elle une ouverture du champ audiovisuel ? à cette question maintes fois posée, le ministre de la Communication, Nacer Mehal, vient de répondre en indiquant que “jusqu'à présent, il n'y a pas une vision définitive pour l'ouverture ou non de l'audiovisuel en Algérie”. Selon lui, il y a actuellement sur la scène politique nationale deux visions qui s'affrontent. “Certaines parties demandent l'ouverture totale du champ audiovisuel alors que d'autres appellent à une association entre les secteurs public et privé”. Une réponse définitive à cette question “ne peut être fournie car devant faire l'objet d'une étude”, lance le ministre, avant d'annoncer qu'une “décision pourrait être prise sur cette question en juillet ou en août”. Dans ce cadre, Nacer Mehal s'est dit à titre personnel “favorable à l'ouverture de l'audiovisuel mais selon des règles rigoureuses”. Sollicité à propos des raisons de la non-ouverture de l'audiovisuel, Nacer Mehal a commencé par dire qu'il s'agit d'une question “sensible” avant de poursuivre que ce dossier “nécessite une étude”. Aussi et même en cas d'ouverture, dira le ministre, “cela, nécessite l'engagement d'une réflexion sur une loi relative à l'audiovisuel”. “L'Autorité de régulation devrait, par la suite, définir un cahier des charges afin d'éviter tout dérapage dans l'utilisation de l'audiovisuel qui pourrait se répercuter sur la société”, spécifie-t-il à ce sujet. Intervenant, en outre, à propos du projet de loi sur l'information, le ministre dira qu'il sera présenté fin juin ou début juillet devant le gouvernement. Il faut dire que plus de 70 réunions ont été organisées sur le projet de loi sur l'information à travers de larges consultations avec les éditeurs, journalistes, juristes et universitaires. Sollicité à propos de la grille des salaires des journalistes, M. Mehal a annoncé qu'une grille sera élaborée “pour donner aux journalistes la place qui est la leur au sein de la société et leur garantir la dignité”. “Un salaire de 6 000 DA est une honte pour nous tous, pour la profession et pour moi en tant que ministre”, regrette le ministre qui annoncera l'installation d'une commission chargée d'élaborer la grille des salaires et le plan de carrière. Après la loi sur l'information, viendront les statuts du journaliste professionnel, a-t-il noté, précisant que la carte de journaliste fera partie “des prérogatives de l'Autorité de régulation des médias qui sera mise en place prochainement”. Relevant l'existence dans cette profession des phénomènes comme “le trabendisme” et tout en dénonçant ce phénomène, le ministre l'attribue “à la mauvaise application des lois en Algérie”. “Il est grand temps aujourd'hui de réhabiliter le journaliste”, lance le ministre de la Communication. Interrogé sur les chaînes thématiques dont l'ouverture est prévue, M. Mehal a relevé que la décision y afférente a été prise en Conseil des ministres le 2 mai dernier, ajoutant que la concrétisation du projet nécessitait un travail par étapes avec la contribution de techniciens et de spécialistes en la matière. évoquant, par ailleurs, l'annulation de la sanction liée à la diffamation et l'injure, le ministre dira que cela doit amener les journalistes à prendre “conscience de leur rôle et à améliorer leur niveau et leurs performances professionnelles”.