CONSTANTINE - Le ministre de la Communication, Nacer Mehal a indiqué lundi à Constantine, que le débat engagé avec les professionnels de la presse doit aboutir à un "contrat de confiance" pour avancer, créer de la synergie et parvenir à un "consensus solide". Poursuivant ses rencontres de concertation sur le projet du nouveau code de l'information, le ministre a fait part, au cours d'une réunion organisée au siège de la wilaya en présence d'éditeurs, de journalistes et de cadres du secteur, de la volonté de son département d'ouvrir un dialogue "libre, franc et sans tabous" et de créer des passerelles. Faisant part de sa "fierté" sur les avis émis par les journalistes et les éditeurs et se félicitant de "l'excellent niveau des débats", M. Mehal a estimé que le texte n° 90-07 relatif à l'information avait concerné "‘une étape" et qu'aujourd'hui, "nous œuvrons à faire émerger de nouvelles idées dans le cadre d'une nouvelle étape". Il a ajouté qu'aujourd'hui, les médias doivent "aller de l'avant avec les réformes politiques engagées, soutenir sans réserve aucune le dialogue et l'alternance, mais aussi éviter de tolérer les dérives". M. Mehal qui a déclaré à l'ouverture de cette rencontre qu'il était venu "écouter" tous les acteurs du secteur, à Constantine, pour s'imprégner de leurs préoccupations et mieux connaître leurs problèmes, a appelé à la mobilisation de tous les acteurs du secteur, privés ou publics, pour rendre au métier de journaliste "toute sa noblesse". Répondant aux nombreuses questions des éditeurs et des journalistes, M. Mehal a fait état de mesures de réorganisation qui toucheront le secteur de la communication à tous les niveaux, mais qui seront tributaires, a-t-il précisé, "d'une revitalisation de la profession pour reposer sur un consensus réel, en vue de dépasser une situation dont la responsabilité revient à l'Etat, mais également à tous ceux qui travaillent dans la presse et les médias". La presse fait partie d'un secteur important "La presse fait partie d'un secteur important, du fait qu'elle est naturellement au milieu de toutes luttes politiques, c'est pourquoi une organisation est devenue indispensable pour approfondir les libertés et protéger les citoyens, dans le respect des règles d'éthique et de déontologie", a souligné le ministre, insistant sur sa volonté de défendre et d'élargir le droit à l'information et l'accès aux sources, ainsi que les droits moraux et matériels du journaliste. Dans ce contexte M. Mehal a qualifié de "trabendo de l'information" certains phénomènes qui affectent négativement ce secteur qui a besoin, a-t-il estimé, d'une véritable "opération d'assainissement". Il a souligné, à ce propos, que les journalistes doivent bénéficier d'une protection en tant qu'élite qui a droit à un minimum d'aisance matérielle, appelé à la mise en place dans les entreprises de presse, d'un règlement intérieur et d'une convention collective, et vivement exhorté les professionnels de la presse à "s'organiser". La dépénalisation des délits de presse Evoquant la dépénalisation des délits de presse, le ministre a souligné que si l'abrogation des articles 144 bis et 146 du code pénal permettra aux journalistes de mieux exercer leur profession, elle ne doit en aucun cas constituer une "voie ouverte à un glissement dangereux vers la diffamation". "Chacun, a-t-il dit, doit travailler pour éviter d'attenter à la dignité des personnes, et c'est la responsabilité de tous, journalistes et éditeurs". S'agissant des droits sociaux des journalistes, M. Mehal, soulignant le rôle de l'Etat défenseur du journaliste, a fait part de l'institution d'une commission planchant avec les différents partenaires pour l'élaboration d'une grille des salaires uniformisée et d'un plan de carrière qui seront une "base de référence" pour le secteur privé. Au plan de la formation, le ministre a fait état d'un grand plan de mise à niveau et de formation des journalistes, devant être entièrement pris en charge par le Fonds d'aide à la presse. M. Mehal, qui a indiqué que des propositions seront formulées pour revoir à la hausse le budget du secteur de la communication de l'année 2012, a souhaité, par ailleurs, que l'agrément pour la création d'organes de presse, tout comme la carte de journaliste, relèvent à l'avenir de l'autorité de régulation des médias au sein de laquelle siègeront des représentants de l'Etat et ceux de la profession. Il a également souhaité, au cours de cette réunion d'échange et de dialogue avec les partenaires du secteur de la région Est du pays, qu'en matière de formation, l'université et les employeurs du secteur, multiplient les rencontres pour approfondir le contenu de la formation et diversifier les spécialités, afin d'adapter la formation avec le marché de l'emploi. Evoquant la création d'un Office de justification de la distribution (OJD), le ministre a indiqué que celui-ci contribuera à mettre fin aux "faux tirages", avant de signaler également un projet de création dans chaque wilaya, d'un centre de distribution de la presse. Le chantier d'ajustement des lois relatives à la publicité et aux sondages lancé cet été CONSTANTINE- Le chantier d'ajustement des lois relatives à la publicité et aux sondages sera lancé dans le courant de l'été 2011, a indiqué lundi à Constantine le ministre de la Communication, M. Nacer Mehal. Cette opération s'inscrit dans le cadre d'une politique nationale visant la modernisation et l'organisation du champ médiatique national, a souligné le ministre. M. Mehal a indiqué que le marché national de la publicité, à la "limite de l'anarchie", doit être régulé en urgence par le biais de nouvelles règles et dispositions inspirées de la réalité du terrain et des évolutions en la matière. Selon le ministre, il sera procédé, à l'issue de ce chantier, à la mise en place de textes de loi "justes et efficaces, devant permettre une "meilleure gestion du marché de la publicité et une réglementation adéquate sur le sondage".