Le député de Bouïra Ali Brahimi et une trentaine de ses collègues à l'Assemblée populaire nationale (APN) reviennent à la charge au sujet de leur demande d'alignement des petites retraites sur le salaire national minimum garanti (SNMG) qui passera de 15 000 DA à 18 000 DA à partir de janvier 2012 comme cela a été décidé en septembre lors de la dernière tripartite (gouvernement-patronat-UGTA). Ainsi, cherchant à obtenir cet alignement dans le cadre de la loi de finances 2012, et après le rejet contesté de leur demande faite en ce sens par l'APN à l'occasion de son vote en plénière le mercredi 2 novembre, ce groupe de parlementaires a déposé, mercredi 14 décembre, au bureau de l'Assemblée, une résolution portant «interpellation du gouvernement» sur «la situation des retraités et de la Caisse nationale des retraites (CNR)». «(…) Compte tenu de notre responsabilité, de notre droit constitutionnel en tant qu'élus du peuple, nous demandons au gouvernement d'exposer par-devant l'Assemblée populaire nationale les mesures qu'il compte prendre pour rendre justice dans les plus brefs délais à cette catégorie de notre peuple», écrivent-ils dans la résolution. Les députés signataires font remarquer que «près de deux millions de retraités souffrent de pauvreté après avoir offert la fleur de leurs jours à l'économie nationale». Plus de 600 000 retraités ayant droit à la pension, précisent-ils, perçoivent moins que le SNMG actuel, c'est-à-dire entre 8000 et 11 000 DA. Pour les auteurs de la résolution, cette situation de précarité trouve son origine dans le niveau très bas des salaires dans le passé moyen et lointain et dans la prise de dispositions d'austérité, dictées par le Fonds monétaire international (FMI) dans les années quatre-vingt dix, en diminuant le seuil minimum de la retraite à 75% du SNMG, alors qu'il était de 100%. «Sur le même registre, le gouvernement avait créé, à la même période, les procédures de départ à la retraite avant l'âge, proportionnelle, etc., qui ont coûté à la CNR plus de cinq cents milliards de dinars sur lesquels le Trésor public ne lui a pas remboursé un seul centime», assurent-ils. Constatant que «la patience des retraités est consommée», les initiateurs de la demande jugent qu'«aucun souci d'équilibre budgétaire ne saurait justifier l'atteinte à la dignité de ceux qui nous ont précédés au service de l'économie nationale.» Selon la loi organique fixant l'organisation et le fonctionnement de l'APN et du Conseil de la nation, «les membres du Parlement peuvent interpeller le gouvernement sur une question d'actualité.» Le texte de l'interpellation, signé par 30 parlementaires au moins, est communiqué au Chef du gouvernement par le président de l'Assemblée dans les 48 heures qui suivent son dépôt, stipule-t-on. Le bureau de l'APN fixe ensuite, en concertation avec le gouvernement, la séance dans laquelle doit être examinée l'interpellation. Celle-ci doit avoir lieu au plus tard dans les quinze jours suivant sa date de dépôt. Au cours de ladite séance de l'Assemblée, le délégué des auteurs de l'interpellation (Ali Brahimi dans ce cas) en fait un exposé et le gouvernement y répond.