La société civile poursuit son combat et sa mobilisation pour l'annulation de la loi sur les associations et sur l'information qui menacent la disparition de toutes les organisations en activité. Ainsi, plusieurs associations nationales activant dans divers domaines ont tenu à «condamner l'adoption, par l'Assemblée populaire nationale (APN), des lois relatives aux associations et à l'information, sans prise en compte des revendications de la société civile et politique qui s'opposent à la régression des libertés enregistrée au nom des réformes», notent des associations dans un communiqué de presse rendu public hier. Elles interpellent les plus hautes autorités de l'Etat sur le danger d'imposer «une législation non conforme à la Constitution et aux engagements internationaux de l'Etat». Ce sont les associations Ovif, Réseau Wassila, Djazaïrouna, SOS Disparus, Somoud, Sarp, Avif, Therwa, Amusnaw, qui ont tenu une réunion cette semaine à Alger, Oran, Tizi Ouzou et Béjaïa pour débattre du contenu de ces lois et de ces conséquences sur la vie associative nationale. Tout en «dénonçant la marginalisation du mouvement associatif dans le processus d'élaboration des réformes annoncées par le président, imposées par le contexte géopolitique actuel», ces associations «se sont indignées que les députés, censés représenter les citoyens, se soient arrogés des droits de ‘tuteur' sur la société»,disent-elles dans le communiqué. Pour elles, le texte sur les associations «ne répond pas à l'attente de l'ouverture démocratique telle que souhaitée par les citoyens, et vise à anéantir toutes les actions des associations, particulièrement celles au bénéfice des personnes en détresse». Elles estiment que «cette loi ne garantit pas les droits des associations algériennes, tels que consacrés par la Constitution et prescrits dans les Conventions internationales ratifiées par l'Algérie». Les associations tiennent «à condamner toutes les entraves à la liberté d'association imposée par ce texte, notamment la procédure de création des associations, soumise à autorisation préalable, le mode de financement des associations, et les conditions sujettes à arbitraire dans lesquelles les associations peuvent être suspendues ou dissoutes». Ces associations dénoncent «les conditions draconiennes mises en place pour le partenariat et la coopération avec des organisations étrangères». Pour elles, ce projet de loi va conduire à «la disparition des seules associations qui investissent réellement le terrain, et à la destruction des rares mécanismes de solidarité qui existent encore et portent la voix des citoyens». «Fermer ce canal, revient à bâillonner à nouveau la société et remettre en question le processus d'émancipation qui secoue les pays de la planète, particulièrement dans la région, depuis le début de l'année 2011».