Des affrontements intercommunautaires ont fait une cinquantaine de morts ce week-end dans le sud du Nigeria alors que le président Goodluck Jonathan a décrété l'état d'urgence dans d'autres zones pour mettre fin aux violences attribuées à la secte islamiste Boko Haram. «Quelque 50 personnes ont été tuées samedi quand un groupe d'habitants de la communauté d'Ezza a attaqué des membres de la communauté voisine d'Ezilo à propos d'un différend foncier», a déclaré un porte-parole du gouvernement de l'Etat d'Ebonyi, dans le sud-est du Nigeria. Onyekachi Eni a souligné que ces affrontements, liés à un litige remontant à 2008, n'étaient pas liés aux dernières violences interconfessionnelles qui ont frappé le pays à Noël. Le porte-parole de la police de l'Etat d'Ebonyi a estimé le bilan à une quarantaine de morts. «Mais nous ne pouvons pas avoir une idée précise car beaucoup de corps ont été retrouvés en morceaux dans la brousse», a dit John Elu. Les affrontements dus à des conflits fonciers sont fréquents au Nigeria, particulièrement entre éleveurs et cultivateurs. Mais le pays le plus peuplé d'Afrique est aussi miné par une montée des violences attribuées aux islamistes de Boko Haram. Le groupe a revendiqué une série d'attentats qui visaient notamment des églises chrétiennes pour la messe de Noël et ont fait près de cinquante morts. Mis sous la pression d'endiguer les attentats et attaques qui se sont multipliés, faisant des centaines de morts en 2011, le président Johathan, a décrété samedi l'état d'urgence dans des zones du nord et du centre et annoncé la fermeture des frontières dans les régions les plus touchées par les violences.