La secrétaire général du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a responsabilisé le président de la République et le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, sur la transparence des prochaines élections, en rejetant l'appel aux observateurs étrangers. Dans son discours inaugural, tenu hier lors de la réunion de la coordination nationale de l'Organisation des jeunes pour la révolution (OJR), qui a eu lieu au centre national d'étude et de recherche syndicale à Alger, elle n'a pas manqué de critiquer certaines parties qui prônent la présence de ces observateurs étrangers afin d'assurer un scrutin transparent. Elle a estimé que ces derniers veulent ainsi justifier les fraudes et les dépassements éventuels. Elle les a invités à «donner des garanties et mettre en place les conditions nécessaires pour éviter toutes falsifications et détournements des voix, comme cela a été enregistré dans les élections précédentes». En réplique à la déclaration d'Ahmed Ouyahia, leader du RND, qui a critiqué les partisans de l'Assemblée constituante dans les travaux de son conseil d'organisation nationale, elle a considéré, toutefois, le prochain parlement comme une «assemblée constituante». Pour étayer ses propos, elle a estimé que «le parlement va contribuer à la révision de la Constitution d'une manière différente par rapport à celle de 2007». Les deux partis de l'Alliance présidentielle, à savoir le FLN et le RND, ont fait, a-t-elle ajouté, avorter les réformes politiques engagées par le président de la République». «S'hab chkara» Louiza Hanoune a appelé à ce que la prochaine assemblée ne soit composée que de compétences, «contrairement aux années précédentes où il y a eu un certain contrôle des hommes d'affaires et les richissimes «s'hab chkara» qui ont réussi à acheter leurs places sur les liste électorales». Ces agissements, a déclaré Mme Hanoune, ont fini par sensibiliser des milliers d'électeurs, qui ont boycotté le scrutin. Elle a souligné la nécessité d'établir des mécanismes et promulguer des décrets pour empêcher qu'il y ait ce qu'elle a appelé de «la pollution politique dans le prochain Parlement.» Toujours dans l'optique de garantir des élections sans fraude, elle a appelé à ce que les représentants des listes soient également dans les comités de gestion. De même qu'elle souhaité que les photos des dirigeants du parti soient mises sur les bulletins de vote, et ce, dans le but d'éviter qu'il y ait confusion, particulièrement avec l'existence d'un nombre important de fronts et de mouvements. Evoquant le dossier des islamistes, Mme Hanoune a souligné que «les partisans du maintien du statu quo sont ceux qui crient à l'amalgame et suscitent une certaine frayeur.» Selon elle, ces partis n'ont aucun programme et jouent sur les sentiments des électeurs, en opérant des actes caritatifs et en distribuant des dons. Concernant le rapport de la Cour des comptes, elle a déclaré que le premier rapport a mis en exergue d'importants paradoxes, en soulignant l'existence de 107 000 de postes d'emploi vacants dans quatre secteurs, à savoir l'éducation, l'enseignement supérieur, la formation, la santé. Et de s'interroger : «Pourquoi ne pas avoir employé les jeunes chômeurs ?» Concernant le deuxième rapport, Louiza Hanoune a noté l'absence de progrès dans les programmes de développement, notamment dans le Sud, qui n'a dépensé de ses fonds que 37%.