Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, a affirmé mardi que des walis et des responsables locaux pourraient être révoqués en cas de manquement aux règles de transparence lors des prochaines élections législatives. "J'ai menacé les walis et les responsables (au niveau local) que s'il n'y avait pas la transparence, ils payeront le prix fort. Ils seront tout simplement révoqués", a déclaré M. Ould Kablia à la Chaîne III de la Radio algérienne dans son émission "l'Invité de la rédaction". Mettant en avant les mesures prises pour garantir la neutralité de l'administration, le ministre a averti que "des sanctions pénales, y compris la prison, sont prévues contre tous les fauteurs et tous ceux qui perturbent et qui veulent déroger aux règles de transparence". Interrogé sur la neutralité de l'administration lors du prochain scrutin, le ministre de l'Intérieur a estimé que "la fraude a toujours été l'alibi et l'argument de ceux qui échouent. Même si les élections que nous projetons se dérouleront dans la transparence la plus parfaite, il y aura ceux qui échoueront et qui parleront de fraude". Faisant valoir les garanties qui ont été données pour le bon déroulement du scrutin, M. Ould Kablia a cité notamment les procès-verbaux de dépouillement qui seront remis aux représentants des partis ou des candidats en lice et le dépouillement qui sera ouvert au public. "Donc, personnellement, je ne vois pas comment on risque, durant le jour du scrutin, de frauder de façon massive", s'est-il demandé. "Il y aura probablement de petits incidents, mais il y a des possibilités de recours à tous les échelons et la justice pourrait même être saisie" a-t-il assuré. Rappelant que le président de la République "a dit et répété que le prochain scrutin ne ressemblera en rien à ceux qui l'ont précédé", M. Ould Kablia a appelé l'administration, la justice, les commissions de contrôle et les partis politiques à prendre leur responsabilité "pleine et entière" pour "assurer aux électeurs des conditions nouvelles de pratique d'un droit constitutionnel". "Il y a volonté nouvelle de changer les choses. S'il y a des réformes qui ont été menées, c'est que tout doit changer et tout doit aller de la meilleure manière possible", a-t-il insisté. "Ceux qui ne veulent pas y croire, ceux-là engagent leur responsabilité", a-t-il dit. De plus, le ministre de l'Intérieur a considéré la présence d'observateurs étrangers aux prochaines élections comme un "gage supplémentaire de bonne volonté du pouvoir d'aller vers des opérations sincères et inédites". "Nous étions assurés que nous mènerons cette bataille électorale dans la transparence et avec succès. C'est un gage pour certains partis algériens et c'est un gage également pour l'extérieur", a-t-il noté. D'autre part, M. Ould Kablia a assuré que 56.000 urnes transparentes seront prêtes dès le 11 janvier et 110.000 fin février pour "satisfaire les 45.000 bureaux de vote avec la marge de sécurité". Au sujet des craintes soulevées par certains partis à propos de l'abstention lors du prochain scrutin, il a indiqué: "personnellement, c'est une crainte qui m'habite", dans la mesure, a-t-il expliqué, où "compte tenu que le scrutin législatif par le passé n'a pas mobilisé grand monde". "C'est le scrutin où il y a le plus fort taux d'abstention comparativement aux élections locales où les intérêts sont plus grands et aux élections à caractère national telles que les élections présidentielles ou les référendums", a-t-il souligné. Il a, dans ce sens, mis en évidence les appréhensions soulevées par les uns et les autres qui boycottent sous prétexte que "le résultat était connu d'avance". "Nous disons que c'est un argument qui ne peut plus être valable", a-t-il répliqué. L'autre raison de ne pas se rendre aux urnes tient, selon M. Ould Kablia, au profil des candidats choisis "qui ne répondraient pas au souhait des électeurs". "En ce qui nous concerne, nous faisons ce qui est en notre pouvoir de faire, à savoir assurer la transparence et rassurer le citoyen pour lui dire qu'il n'a rien à craindre à ce sujet et que son choix sera respecté. Il reste aux partis de désigner des candidats crédibles", a-t-il poursuivi.