La ville de Laghouat a vécu pendant la matinée d'hier de violents affrontements entre la population et les forces de l'ordre, après que ces dernières aient, tôt le matin, interpellés plusieurs personnes notamment des jeunes qui se trouvaient chez eux. Des sources proches de la police locale ont annoncé l'arrestation de 25 personnes. Le représentant de la Ligue des droits de l'homme (LADDH), Yacine Zaïd, joint par nos soins, a affirmé, quant à lui, que les arrestations ont été nombreuses sans donner de chiffres. Il a indiqué que ces arrestations ont suscité une vive réaction de la part de la population qui se s'est manifestée, dès les premières heures de la matinée, dans les alentours du siège de la wilaya. La réponse des forces de l'ordre a été la répression, ce qui a provoqué des affrontements qui ont généré des blessés parmi la population, dont le nombre n'a pas pu être défini par nos sources. Selon des sources policières, la police usé de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui encerclaient la direction du Trésor de la wilaya. «Laghouat vit une situation de tension, similaire à celle de toutes les villes où il y a eu des opérations de distribution de logements sociaux. Elle n'est pas exceptionnelle. C'est difficile, mais nous gérons la situation avec beaucoup de sang-froid et de sagesse», expliquent des sources policières. Il faut signaler que le chef-lieu de cette wilaya observait, hier, son huitième jour de grève générale, suite à une mauvaise distribution de 98 logements sociaux. Les populations de cette wilaya se sont soulevées à la fin de la semaine passée pour protester contre la mauvaise répartition de ces logements. Selon des sources locales, seulement quatorze personnes originaires de la wilaya ont en bénéficié. Sur cette liste «douteuse», l'on a décelé l'existence de 25 personnes issues d'une seule famille. C'est ainsi que les populations locales sont passées à l'action, en observant une grève générale depuis la semaine dernière, afin de demander l'annulation de la liste de bénéficiaires, la démission du wali ainsi que de ses proches responsables, «qui doivent répondre devant la justice», selon les citoyens. Les responsables locaux ont aussitôt gelé la liste des bénéficiaires, ce qui a suscité l'ire des populations.