L'anarchie où baigne le secteur du transport ne cesse de susciter la colère des professionnels. Ces derniers renoueront avec la protestation si leurs appels restent sans suite concrète sur le terrain. Selon Hassan Bourouba, président de l'Organisation nationale des transporteurs algériens (ONTA), les transporteurs se disent prêts à débrayer si la situation persiste. Rappelant dans ce cadre le mouvement de protestation enclenché dans certaines wilayas, M. Bourouba dénonce le mépris de la tutelle face aux revendications non satisfaites des transporteurs. La révision des tarifs et l'allégement des lignes dites «saturées» demeurent les principales revendications, a-t-il rappelé. Ils ont pas demandé la lune, dira-t-il d'un ton ironique, tout en évoquant les dernières actions de protestation observées à Oran, Tizi Ouzou, Médéa et Guelma. Il rappelle en ce sens que le tarif des tickets n'a pas connu de révision depuis 1996. Il varie entre 10 et 20 dinars selon le trajet. Sur la désorganisation qui règne notamment dans l'attribution des lignes, M. Bourouba dénonce les décisions arbitraires. Pour étayer ses dires, il cite à titre d'exemple la ligne El Biar-Bouzareah dans laquelle on trouve en moins d'une année une augmentation de 50 % quant au nombre de bus. «Est-ce que vous trouvez normal 50 bus pour un itinéraire qui ne dépasse pas 8 km ? C'est cette surcharge qui est à l'origine des accidents de la circulation. Au lieu d'alléger les lignes saturées et l'expansion des stations, ils installent les ralentisseurs», s'insurge-t-il tout en pointant du doigt les responsables des APC. L'absence d'un plan de transport au niveau des communes et derrière cette anarchie. Mettre en œuvre un plan de transport s'avère plus qu'urgent, estime-t-il, car ce plan permet une approche stratégique du développement des services vu la circulation dans la ville, notamment aux heures de pointe, sans parler des taxis clandestins qui envahissent les stations de bus, ajoute M.Bourouba. «Réactiver le conseil national du transport reste la meilleure solution pour mettre fin à cet état de fait», a-t-il dit.