L'organisation nationale des transporteurs algériens (ONTA) déplore le désordre qui caractérise le secteur. La tutelle est appelée à intervenir pour satisfaire les doléances des transporteurs, selon Hocine Bourouba, président de l'organisation. Ce responsable dénonce la marginalisation dont sont victimes les transporteurs privés de la part de la tutelle. «Les opérateurs publics bénéficient de subventions de la part de l'Etat alors que les privés ne sont pas touchés par ces avantages», nous a-t-il dit. Critiquant la politique de deux poids, deux mesures, M. Bourouba souligne que ces opérateurs demeurent les plus grands bénéficiaires de l'appui des autorités concernées. Il cite dans ce cadre l'Entreprise de transport urbain et suburbain (ETUSA), le tramway et l'Entreprise du Métro d'Alger. Il exige dans ce cadre une augmentation des tarifs si les responsables ne leur accordent pas des avantages similaires à ceux des opérateurs publics. «Les tarifs demeurent les mêmes pour nous depuis 1996 et ils n'ont pas changé», souligne-t-il. Le responsable de l'ONTA qui parle d'une défaillance qui menace les concessionnaires privés a fait savoir qu'une réunion a eu lieu le 1er mars dernier avec les responsables du secteur. Cette réunion, qui a vu la présence de représentants des transporteurs comme l'Union nationale des transporteurs et l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a porté sur la régulation de la taxe. «Nous avons exigé 2,60 dinars le kilomètre, a-t-il indiqué, mais il semble que nos revendications traînent encore. En fait, nous avons exigé une tarification qui corresponde à nos charges», des charges qu'il qualifie de «pesantes». «Nous avons réclamé un plan de transport portant sur l'installation des bureaux de transport au niveau des communes pour contrôler l'activité de transport qui se caractérise par une anarchie totale», dit-il. Il pointe d'un doigt accusateur les P/APC qui sont selon lui à l'origine de cet état de fait. Il expose dans ce cadre le problème de la mauvaise distribution des lignes où on signale une saturation dans certaines régions et une crise de transport dans d'autres. «Ce qui est inadmissible», dit-il, en ajoutant que ce problème ne doit pas ressurgir avec un parc de 65 000 bus sur le territoire national. M. Bourouba réclame également, pour mettre fin à cette situation qu'il qualifie de catastrophique, l'installation d'un Conseil national du transport et de commissions de transport.