Des dizaines de lycéens d'Oran se sont regroupés hier devant le siège de la direction de l'éducation pour exiger l'allégement des programmes des classes de terminale et la révision du seuil pour leur permettre d'aborder sereinement les épreuves du baccalauréat. Ces derniers se disent mobilisés depuis leur retour des vacances d'hiver pour faire aboutir leurs revendications. «Avec un programme surchargé et sans professeur, nous ne voyons pas comment nous allons affronter le bac», dira Samir, un jeune lycéen qui ne manquera pas de souligner que les différentes tentatives de sensibiliser la tutelle sur leur problème ont été vouées à l'échec. Plusieurs lycéens que nous avons rencontrés sur les lieux du sit-in ont dénoncé ce qu'ils ont qualifié de mépris des responsables du secteur à Oran. «En 2012 et alors que notre revendication est légitime, le directeur de l'éducation, interrogé jeudi dernier sur les remous qui secouent le secteur, n'a pas trouvé mieux que de répliquer que nous sommes manipulés par des forces occultes. C'est de la pure langue de bois. Nous avons exigé des aménagements du programme et des enseignants, nous n'avons pas demandé la lune», diront d'autres lycéens. Ces derniers ont entravé durant près de 2 heures la circulation automobile au niveau du rond- point situé en contrebas de la wilaya, ce qui a nécessité le déploiement d'un dispositif policier discret pour éviter tout débordement et empêcher la jonction des protestataires avec des familles de Scalera qui tenaient au même moment un autre sit-in devant l'entrée de la wilaya pour protester contre l'exclusion de certains habitants de l'opération d'attribution d'arrêtés de pré affectation de logements socio- locatifs. Après près de 2 heures, les lycéens se sont dispersés dans le calme avec la ferme intention de revenir le lendemain plus nombreux «pour faire aboutir notre revendication qui est légitime» ont-ils indiqué. Par ailleurs, une source de la direction de l'éducation a indiqué que la satisfaction des revendications des lycéens ne relève pas des compétences des responsables locaux qui ont tenu hier une réunion de crise pour tenter de trouver des solutions à cette situation qui risque de perdurer. Enfin, les enseignants du lycée Lotfi prévoient d'organiser un arrêt de travail pour dénoncer l'intégration de deux élèves qui s'étaient rendus coupables de rixe à l'arme blanche dans un autre établissement d'où ils ont été exclus. «Ces élèves devraient être exclus pour graves manquements à la discipline, au lieu de se voir admis dans un autre établissement», note un communiqué du Conseil des lycées d'Algérie (CLA).