Des milliers de lycéens, pour la plupart des élèves en classe terminale, dans la wilaya de Tizi Ouzou, ont investi hier la rue en signe de protestation contre la surcharge du programme scolaire et la décision du ministère de l'éducation de fixer l'arrêt des cours à quelques jours seulement des examens de fin d'année. Ils scandaient notamment des slogans comme, “Benbouzid assassin” et “pouvoir assassin”, mais sans le moindre incident ni dérapage. Hier, dans la ville de Tizi Ouzou, sept lycées du chef-lieu de wilaya ont été désertés par leurs élèves dès 11h. Encadrés par des délégués de classe, les lycéens ont marché à travers l'artère principale Abane-Ramdane jusqu'au siège de l'académie où ils ont observé un sit-in. Sur une des banderoles déployées, on peut lire “notre avenir est en jeu !!!”. Un des représentants d'élèves dira que “Benbouzid veut faire de nous des robots ou des machines à mâcher les cours ! En plus, il fixe la date de l'arrêt des cours à 15 jours des examens de fin d'année. C'est de l'insensé ! Le ministre aurait dû se mettre à notre place en imaginant nos conditions de travail…”. Et son camarade d'enchaîner : “Nous sommes dans la rue et déterminés à faire aboutir notre action en vue de satisfaire nos revendications légitimes.” Après des mouvements similaires des lycéens dans la région de Drâa El-Mizan, Maâtkas, puis, avant-hier, aux Ouadhias, le tour est venu hier pour les lycéens d'Azazga, de Drâa Ben Kheda et de Tizi Ouzou, chef-lieu de wilaya. Les revendications sont unanimes “l'allègement du programme et la révision de la date des examens”. Aux Ouadhias, les élèves du lycée Saghouane, après un gel de la grève hier matin, ont promis de revenir à la rue dès dimanche, alors qu'au lycée de Tizi n'Tleta, la grève est maintenue. Les élèves ont dénoncé aussi les conditions de vie dans leur établissement (manque de chauffage et défaillances dans la restauration. “Notre lycée est toujours en chantier”, déplore un élève. À Azazga, des centaines de lycéens ont répondu à l'appel à la marche lancé par la coordination des lycéens de la daïra. Ces derniers, venus des cinq lycées de la daïra, ainsi que ceux des trois lycées du chef-lieu d'Azazga, se sont retrouvés devant le siège de la daïra. Ils ont sillonné les grandes rues de la ville sous les regards médusés des policiers en faction. Les manifestants ont crié leur ras-le-bol d'être d'éternels “cobayes” du système de Benbouzid. Sur les banderoles brandies par les élèves au long de leur marche, on pouvait lire, “programme trop chargé !!!”, “élèves = machines”, “y en a marre de ce système éducatif, y en a marre d'être d'éternels cobayes au service de Benbouzid”. Après avoir sillonné les principales rues de la ville, les lycéens se sont dispersés dans le calme. Néanmoins, ne comptant pas s'arrêter là, ils promettent de poursuivre leur mouvement jusqu'à la satisfaction de leurs revendications légitimes. La marche s'est déroulée dans un cadre organisé et sans le moindre dépassement.