Le front social est depuis le début de l'année en ébullition dans la wilaya de Boumerdès. Hier, plusieurs actions de protestation se sont enclenchées à travers plusieurs localités qui accusent un grand retard en matière de développement à tous les niveaux. En effet, une grève illimitée des transporteurs intercommunaux privés a été entamée, hier, pour protester contre la dégradation des conditions de travail et l'anarchie qui règne dans le secteur depuis plusieurs années sans que les services concernés ne se penchent sérieusement. Les transporteurs protestataires réclament, entre autres, l'augmentation des prix de tickets appliqués depuis 2003. Sur ce point, plusieurs d'entre eux dénoncent l'attitude de la tutelle qui favorise les opérateurs publics par rapport au privé. Ils réclament l'aménagement et la réalisation d'arrêts de bus dignes de ce nom dans les localités où ils exercent. Plusieurs communes ne sont toujours pas dotées en gares routières et plusieurs arrêts présentent un danger pour le voyageur car leurs arrêts se trouvent tous sur la bordure de la RN 12 et la RN 05, à l'exemple de Si Mustapha, Issers et Tidjelabine. Egalement, les protestataires ont réclamé l'annulation des sanctions contre des transporteurs qui ont augmenté les prix de tickets l'été dernier et réclament la récupération des fourrières de leurs bus. Hier, plusieurs personnes, notamment des voyageurs, ont été contraintes de rebrousser chemin et n'ont pu rejoindre leur lieu de travail. D'autres ont carrément envahi les gares ferroviaires. Dans la commune des Issers, les habitants du Village agricole social (VAS) ont observé, durant la journée d'hier, un rassemblement devant le siège de l'APC pour manifester leur colère contre la dégradation de leur cadre de vie. Ils sont près de 200 personnes à venir protester et dénoncer les promesses non tenues des responsables locaux. Entre autres, les protestataires revendiquent le revêtement de la route qui les relie à Issers-ville. Ce tronçon routier de 2,5 km est totalement dégradé et nécessite une opération d'aménagement. Ils se plaignent également de la pénurie en eau potable qui frappe depuis plusieurs années leur localité et exigent des autorités locales de lancer des projets portant sur la rénovation du réseau de distribution d'eau potable. Ce réseau est défectueux et contient de l'amiante. Notons qu'un projet de rénovation du réseau d'eau potable sur 12 km, inscrit depuis plusieurs années par l'APC n'a toujours pas vu le jour. Ils ont réclamé l'ouverture de la cantine scolaire de l'école primaire et la dotation de ses classes en chauffage et des bus de transport scolaire pour transporter les élèves scolarisés au chef-lieu. Les habitants dudit VAS construit en 1976 réclament la réouverture d'une annexe administrative APC, fermée en 1995 et habitée par un élu de l'APC. La fermeture de cette annexe, selon un protestataire, répondait à des impératifs sécuritaires. Ils se plaignent également du manque qui prévaut au niveau du centre de soins du village et réclament l'amélioration des prestations de services. L'ouverture de la bibliothèque était également au menu des revendications des villageois. Cette structure de culture est occupée depuis les années 90 par des gardes communaux. En outre, les villageois réclament le raccordement de leur localité au réseau de téléphonie fixe. Vers 15h, les protestataires occupaient toujours la placette jouxtant l'entrée du siège de l'APC et attendaient l'arrivée d'une commission de directeurs exécutifs de wilaya pour y plancher sur leurs revendications et trouver de solutions. Grève à l'université M'hamed-Bouguerra Par ailleurs, le mouvement de grève illimitée enclenché mercredi dernier par les étudiants de l'université M'hamed-Bouguerra de Boumerdès (UMBB) a été maintenu hier. Cette grève, faut-il le rappeler, a été décidée suite aux graves incidents et affrontements ayant eu lieu dans la soirée de mardi dernier entre étudiants et habitants d'un site de chalets avoisinant la résidence universitaire de 2000 lits de Boudouaou El Bahri lors d'un gala organisé pour la célébration de Yennayer. Le bilan des affrontements était lourd : une trentaine d'étudiants y ont été blessés et transférés vers les unités des urgences de la wilaya.