Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU et chef du bureau des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, a réitéré lundi ses inquiétudes des conséquences sécuritaires de la crise libyenne «qui aggrave l'instabilité chronique de la sous-région, en particulier dans les pays du Sahel». M. Djinnit s'exprimait, selon l'APS, au cours d'une séance d'information au Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en Afrique de l'Ouest. Dans son intervention, il a fait savoir que lors de ses rencontres avec les présidents du Mali et du Niger, ces derniers ont souligné que leurs pays respectifs, déjà confrontés à la sécheresse cyclique, l'insécurité alimentaire, le chômage des jeunes et l'insécurité dans les régions septentrionales, se voient imposer des problèmes engendrés par la crise libyenne, ce qui requiert une plus grande aide de la part de l'ONU. C'est dans ce contexte que le Secrétaire général a envoyé dans la région une mission d'évaluation interagences en décembre dernier. Devant le Conseil de sécurité, le représentant spécial a rappelé les diverses menaces sécuritaires qui pèsent sur l'Afrique de l'Ouest, parmi lesquelles les activités du groupe Boko Haram au Nigeria, la piraterie dans le golfe de Guinée, les conséquences de la crise libyenne, le trafic de drogue et l'instabilité liée aux élections. M. Djinnit a souligné que, certes, la sous-région n'a pas connu de récurrence de conflit ouvert et que les tensions liées aux crises institutionnelles ou politiques internes aux Etats ont diminué tant en nombre qu'en intensité. De plus, a-t-il poursuivi, «certains pays de la sous-région ont organisé des élections jugées crédibles par la communauté internationale». Le représentant spécial a, cependant, appelé à rester vigilant. Comme l'ont montré les évènements en Guinée-Bissau, «les pays de la sous-région ne sont pas à l'abri d'incidents susceptibles de remettre en cause les progrès réalisés dans la consolidation de la paix, de la démocratie et de la stabilité», a-t-il dit. Il a aussi craint la montée en puissance des activités du groupe Boko Haram au Nigeria.