Le deuxième tour des élections présidentielles en Guinée représente "un grand enjeu" pour l'avenir de ce pays qui s'est engagé, avec l'appui de la communauté internationale, dans un processus de sortie d'une crise multiformes, a estimé mercredi Said Djinnit, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest (Unowa). M. Djinnit qui s'exprimait dans une déclaration à l'APS, a indiqué qu'il s'agit, à travers les élections du 19 septembre, de "qui sera élu démocratiquement au poste de président de la République de Guinée et mobilisera les Guinéens autour d'un processus de reconstruction". "J'ai toujours considéré que ces élections "pluralistes et démocratiques" qui conduiront à l'élection d'un président seront le point de départ d'une transition de cinq années lors desquelles une mobilisation nationale doit avoir lieu pour reconstruire la Guinée", a dit M. Djinnit. "Je pense que les gouvernants qui vont sortir vainqueurs de ces élections sauront tendre la main à tous ceux qui veulent contribuer à la reconstruction de la Guinée. C'est un pays qui a besoin de l'engagement de tous pour sa +reconstruction profonde+ dans un élan de mobilisation collective assise sur une unité nationale", a ajouté le responsable onusien. Le second tour de la présidentielle sera disputé entre les candidats Cellou Dalein Diallo du parti de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et Alpha Condé du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG). M. Djinnit qui a exprimé sa conviction que ce scrutin doit être entouré de toutes les conditions lui permettant d'être "crédible et transparent", a ajouté que la responsabilité du processus électoral revient exclusivement à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), au moment où le ministère de l'administration territoriale et des Affaires Politiques (MATAP) est censé apporter une assistance technique à la CENI". "Nous souhaitons que le ministère jouera son rôle en demeurant neutre par rapport au scrutin pour qu'à aucun moment l'administration ne soit vue comme interférant dans le processus électoral au profit d'un ou de l'autre candidat", a dit M. Djinnit. M. Djinnit a également exhorté la CENI, une structure composée de représentants de partis politiques, à être "impartiale" et à faire tout pour renforcer la crédibilité et la transparence du processus qui doit être, "équitable", a-t-il insisté. "Les deux candidats doivent être traités équitablement et le processus doit être juste pour que le résultat du scrutin soit acceptable par le perdant" des élections, a souligné M. Djinnit qui a, par ailleurs, évoqué le potentiel politique et soci-économique que recèle la Guinée, ce qui lui donnerait la qualité de pays pivot dans la région de l'Afrique de l'Ouest dans le cas où il saura, bien évidement, "exploiter toutes ses richesses". "La Guinée dispose de ressources naturelles qui pourront, rapidement, la mettre sur la voie du progrès avec des efforts pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). On parlera d'un pays pivot dans la sous-région ouest-africaine sur les plans politique et socio-économique", a en outre, estimé le représentant spécial de Ban Ki-Moon. Il s'est également félicité du "dynamisme du peuple guinéen qui dispose d'une grande culture et de structures traditionnelles remarquables". Interrogé sur la contribution des partenaires de la Guinée à la normalisation dans ce pays, M. Djinnit a affirmé que la communauté internationale soutiendra, comme elle l'a fait par le passé, "tout ce que les Guinéens verront comme solution consensuelle à la crise qui frappe leur pays". Il a notamment déclaré, dans cet ordre d'idées, que les institutions régionales qui ont pris des mesures de suspension du régime issu du coup d'Etat, à savoir la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'Union africaine (UA) "vont lever toutes les décisions prises à l'encontre de la Guinée et militeront ouvertement pour que la communauté internationale renoue avec ce pays aussitôt l'ordre constitutionnel rétabli".