«La dissolution du Conseil national de transition (CNT) pourrait provoquer une guerre civile en Libye», a déclaré hier le président du conseil, Mustafa Abdeljalil, cité par les médias. «Nous ne démissionnerons pas, car la dissolution du CNT pourrait mener à une guerre civile», a-t-il déclaré, cité par la presse occidentale. Cette déclaration intervient sur fond de manifestation d'envergure contre la politique du CNT qui s'est tenue samedi à Benghazi, berceau de la révolution libyenne. Des centaines de personnes ont tenu un rassemblement devant l'état-major du CNT pour contester une loi électorale qui régira l'élection d'une assemblée constituante en juin. Le siège du CNT a alors été saccagé. Lancée à la mi-février 2011, la contestation du régime de Mouammar Kadhafi a dégénéré en confrontation armée qui a fait en neuf mois des milliers de victimes parmi les civils. D'après les médias internationaux, les frappes de l'Otan effectuées de mars au 31 octobre 2011 ont fait entre 40 000 et 70 000 civils libyens tués. Kadhafi a été tué le 20 octobre 2011. Les Libyens font face depuis des mois à une situation socio-économique très difficile due notamment au chômage, à la cherté de la vie et au manque persistant de liquidités dans les banques et les bureaux de poste. Le manque de liquidités, dans un pays qui tente de se relever d'un conflit armé sanglant et coûteux, touche notamment la Banque centrale libyenne, devant laquelle se forment souvent de longues files d'attente de personnes venues dans l'espoir de retirer de l'argent.