Les déclarations de Karim Djoudi, ministre des Finances, sur l'éventualité de la réhabilitation du crédit à la consommation pour la filière de l'automobile dès l'aboutissement du projet de montage des véhicules prévu par Renault et Volkswagen, ont irrité les organisations patronales. «Il n'a jamais été question de réhabiliter le crédit pour l'automobile», dira Abdelaziz Mehenni, président de la Confédération des industriels et patronats algériens (CIPA). Pour lui, le gouvernement, la Centrale syndicale et les organisations patronales travaillent ensemble depuis plusieurs années pour «booster la production nationale, améliorer sa qualité et la promouvoir au meilleur niveau». Les propositions faites par le groupe de travail sur la promotion de la production nationale, installé à l'issue de la tripartite, pour atteindre cet objectif visent «à réhabiliter le crédit pour les produits nationaux, fabriqués en Algérie par des opérateurs 100% algériens», dira-t-il. «Nous avons décidé de la réintroduction du crédit pour encourager la consommation des produits nationaux et donner la possibilité aux entreprises de produire mieux et plus», a-t-il ajouté. «C'est pour cela que nous avons proposé de taxer tous les produits finis importés de l'étranger. Les gens vont s'orienter vers les produits locaux qui seront moins chers et meilleurs», a-t-il indiqué. Une mesure qui accompagnera la suppression des taxes sur l'importation de la matière première destinée à la production locale. Les organisations disent défendre ces principes par mesure de conservation et de préservation de l'outil de production nationale en cette période de crise. «On ne va pas revenir à donner des crédits pour consommer un produit qui n'est pas le nôtre à 100%», a indiqué le président de la CIPA, considérant cela comme le meilleur facteur favorisant «l'exportation du savoir-faire algérien et de l'importation du chômage». Sur les produits susceptibles de faire l'objet d'un crédit à la consommation, notre interlocuteur dira que le travail entrepris avec les pouvoirs publics vise justement à «mettre en place une plate-forme sur la situation de la production nationale. On commence par booster les produits jugés bons. Quand aux filières, où il y a manque, on va faire appel à la coopération bilatérale pour améliorer ces secteurs pour une durée précise et non à long terme, car nous avons les moyens et les compétences qui puissent prendre la relève dans l'immédiat», a-t-il indiqué. Il estime que l'Algérie produit de bons produits dans l'électroménager, l'ameublement, la céramique, l'énergie solaire, le bois et peut améliorer sa production dans les secteurs nécessaires comme le médicament. «On peut introduire déjà le crédit pour meubler une maison avec des produits locaux d'excellente qualité afin d'aider les jeunes Algériens à se marier. C'est le petit exemple qu'on peut donner et par qui on peut commencer pour ne pas mettre notre production au cœur du péril de la crise qui peut être fatale pour le pays en cette circonstance», a-t-il souligné.