Les opérateurs exerçant dans la filière lait, à savoir producteurs, collecteurs et transformateurs ainsi que l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) sont invités par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural à une réunion prévue pour demain lundi, a-t-on appris auprès de la Confédération des industriels des producteurs algériens (CIPA). A l'ordre du jour de cette rencontre figure l'élaboration d'une plate-forme prenant en charge toutes les préoccupations des opérateurs. Il s'agit surtout d'examiner la question relative à la répartition régionale du lait de telle manière à instaurer une nouvelle cartographie des laiteries afin d'assurer un approvisionnement équitable et rational de ce produit. C'est dans ce cadre d'ailleurs que le Comité interprofessionnel du lait a mis en place des commissions avec missions principales l'élaboration d'un programme de régulation portant essentiellement sur la définition d'une critériologie pour l'approvisionnement des laiteries en matières premières laitières. La CIPA, par la voix du porte-parole de la filière lait M. Abdelwaheb Ziani se dit prête et qu'elle a déjà terminé le travail effectué dans ce sillage et compte, sous peu, le présenter à ses partenaires. Selon M. Ziani, tous les efforts vont dans le sens d'encourager l'augmentation de la production du lait cru pour réduire la facture de l'importation de la poudre de lait. Il va sans dire que les acteurs de la filière espèrent avoir plus de mesures d'accompagnement par l'Etat. Selon notre interlocuteur, il est impératif de revoir à la hausse les subventions octroyées aux opérateurs pour booster la production du lait cru en Algérie. «C'est ce qui va nous permette d'être indépendants de la poudre de lait importée», souligne M. Ziani indiquant que les pouvoirs publics doivent, en outre, faire un effort pour la réduction du prix de vente de la poudre de lait, actuellement cédé à 159 DA par l'Onil et 230 DA sur le marché mondial. Dans le même sillage, M. Ziani a fait savoir que le secteur du lait est présentement «en effervescence» du fait des retards constatés au niveau de la distribution de la poudre de lait. La CIPA tente, tant bien que mal, de calmer les esprits expliquant aux transformateurs qui pointent un doigtent accusateur sur l'ONIL que le problème dépasse l'Office puisque lui-même «réceptionne en retard la poudre de lait et surtout il obéit à des règles bancaires», a souligné notre interlocuteur écartant toutefois toute éventualité de pénurie de lait sur le marché national. «Il y a certes une tension sur la poudre de lait mais cela ne veut guère dire qu'il y aura un manque sur le marché», souligne M. Ziani avant d'ajouter que cette situation peut être propice aux producteurs de lait cru. Ceux-ci pourront ainsi «prouver qu'ils sont capables de répondre à une grande partie du besoin national». Le président de la filière lait a fait savoir que la CIPA a donné des orientations à ses délégués afin de consacrer l'année 2010 au développement de la production de lait cru. Il est à noter également que l'ONIL s'inscrit dans cette démarche et œuvre pour sa part pour améliorer le taux d'intégration de lait cru dans les laits de consommation et d'accroitre la collecte à 600 millions de litres, reprenant les déclarations de M. Hafid Djellouli le DG de l'ONIL.