Plusieurs combattants ou partisans présumés de l'ancien régime libyen ont été torturés à mort dans leur lieu de détention, a déploré jeudi Amnesty international, faisant état d'une pratique "généralisée" de la torture. "Plusieurs détenus sont morts sous la garde de milices armées dans et autour de Tripoli et Misrata dans des circonstances qui suggèrent la torture", a indiqué l'organisation des droits de l'Homme dans un communiqué. L'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a annoncé de son côté jeudi la suspension de ses activités dans les centres de détention à Misrata, à 215 km à l'est de Tripoli, en raison de "la torture sur les détenus et l'impossibilité de leur fournir des soins médicaux d'urgence". Amnesty International affirme avoir rencontré des détenus à Tripoli, Misrata et Gharyan, "qui présentaient des marques visibles de tortures infligées au cours de ces derniers jours et semaines". "Ils avaient notamment des plaies à la tête, aux membres, au dos et sur d'autres parties du corps". Selon Amnesty, "la torture est menée par des militaires reconnus officiellement et des organismes de sécurité ainsi que par plusieurs milices armées opérant en dehors de tout cadre légal". Les autorités avaient promis de mettre les centres de détention sous leur contrôle. "Mais il est horrifiant de constater qu'il n'y a eu aucun progrès pour arrêter le recours à la torture", a regretté Amnesty.