Amnesty International a appelé à l'arrêt des tortures et mauvais traitements en Libye, pratiqués selon les témoignages recueillis sur le terrain tant du côté des rebelles que parmi les forces loyales au régime du dirigeant en fuite Mouammar Kadhafi. Dans un communiqué, l'association fait état de témoignages “très forts” recueillis par sa délégation locale en Libye faisant état de tortures pratiquées aussi bien par les rebelles que les forces loyales à Kadhafi, à Zawiyah, ville côtière proche de Tripoli. Des responsables des rebelles ont assuré à la délégation locale d'Amnesty qu'ils ne répéteraient pas les violations des droits de l'Homme du régime Kadhafi, lors d'une rencontre à l'école de Bir Tirfas, utilisée comme prison pour les anciens soldats pro-Kadhafi, les mercenaires et loyalistes de l'ancien régime. Toutefois, les conditions de détention y sont apparues extrêmement difficiles, avec par exemple 125 personnes entassées dans une cellule, incapables de s'allonger ou de bouger. Un prisonnier a témoigné avoir été blessé par balle à la jambe et battu sévèrement lors de son arrestation alors qu'il était désarmé et qu'il se rendait. Il a également témoigné que les détenus étaient “battus et insultés” en prison. Des détenus, désignés comme des mercenaires par les rebelles, ont indiqué à Amnesty être des travailleurs immigrés africains, arrêtés chez eux ou sur leur lieu de travail à cause de la couleur de leur peau. Amnesty rappelle que la torture était généralisée parmi les forces pro-Kadhafi, notamment à la prison Abou Salim de Tripoli. Des témoignages de viols de détenus par les gardiens ont été recueillis par l'organisation. “Des milliers d'hommes, y compris des civils non armés, ont disparu pendant le conflit aux mains des forces pro-Kadhafi”, rappelle Amnesty. Certains, relâchés récemment, ont témoigné des tortures et mauvais traitements subis dans les prisons de Syrte et Tripoli et d'exécutions sommaires.