L'Observatoire syrien des droits de l'homme a fait état de 62 morts dans les violences jeudi, dont 43 civils. Le Conseil de sécurité, divisé sur le dossier syrien et sollicité par la Ligue arabe pour soutenir son plan de sortie de crise pour la Syrie, se réunit à New York partir de 15H00 locales (20H00 GMT), a indiqué la représentation française à l'ONU. «Un projet de résolution sur la Syrie pourrait être distribué» aux 15 membres du Conseil, selon un diplomate d'un pays membre. Moscou a déjà rejeté ce nouveau texte, basé sur l'initiative arabe qui prévoit la mise en place d'un gouvernement d'union nationale et le départ à terme du président syrien Bachar al-Assad. Le Conseil national syrien (CNS), plus important groupe de l'opposition, a réclamé que le Conseil de sécurité «condamne les crimes du régime et s'engage à juger les criminels». Le CNS appelle en outre la communauté internationale à «assurer une protection internationale» aux civils afin «d'empêcher le régime de poursuivre» sa répression d'un soulèvement populaire en cours depuis plus de dix mois. «Le régime despotique a perdu la raison depuis que la Ligue arabe a décidé de transférer le dossier (syrien) au Conseil de sécurité, et s'est mis à encercler et à bombarder aux armes lourdes plusieurs villes et villages syriens, notamment Homs, Hama, Douma et Jabal Zawiya», affirme le CNS.L'armée syrienne a lancé jeudi de nouvelles offensives contre les villes de Hama et Homs (centre), après avoir attaqué Douma, près de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. A Homs, foyer de la contestation, 33 civils dont neuf enfants ont été tués selon l'organisation basée en Grande Bretagne. Des obus, des roquettes RPG et des tirs de mitrailleuses lourdes ont visé vendredi à l'aube plusieurs quartiers dont Karm al-Zeitoune, où les affrontements avaient démarré jeudi soir, Baba Amro et Bab Sebaa, ont indiqué les Comités locaux de coordination (LCC) qui chapeautent la mobilisation sur le terrain. Dans la ville rebelle de Hama, où l'armée syrienne avait déjà lancé mardi une vaste offensive, quatre civils sont morts jeudi dont une femme de 58 ans, tuée par des tireurs embusqués, a indiqué l'Observatoire, précisant qu'un nouvel assault était en cours. Un adolescent a été tué dans la province de Deraa, un civil dans la province d'Idleb (nord-ouest), et quatre autres dans la banlieue de Damas. En outre, sept soldats dissidents et 12 militaires et membres des services de sécurité ont péri dans des violences dans l'ensemble de la Syrie, selon l'OSDH. Comme tous les vendredis, les militants pro-démocratie ont appelé à manifester massivement, cette semaine pour «le droit à l'autodéfense» face à la répression. Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil Al-Arabi doit quitter samedi Le Caire pour New York, afin d'y solliciter le soutien du Conseil de sécurité à son plan de sortie de crise pour la Syrie. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé le Conseil de sécurité à «agir de manière cohérente et d'une même voix» sur la Syrie. La Russie a bloqué en octobre un projet de résolution européen et présenté un texte jugé trop timoré par les Occidentaux car mettant sur le même plan la répression sanglante menée par le régime et les violences des opposants. Européens et pays arabes travaillent depuis plusieurs jours sur un nouveau projet de résolution reprennant les grandes lignes du plan annoncé le week-end dernier par la Ligue arabe. Moscou a qualifié «d'inacceptable» ce texte, soulignant qu'il ne tenait toujours pas compte de la position de Moscou, opposée à tout usage de la force à l'encontre de Damas.