Selon le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe les principaux courants de l'opposition, le régime se prépare à commettre un «massacre collectif» à Homs, cible d'une répression violente depuis des semaines. Les forces de sécurité syriennes ont tué hier 14 civils, dont quatre enfants, dans leurs opérations face aux manifestations contre le régime du président Bachar Al Assad, que l'opposition accuse de préparer «un massacre» à Homs (centre), un bastion de la contestation. Malgré le déploiement massif des forces de l'ordre, de nombreuses manifestations ont eu lieu, en particulier à Deraa (sud), Idleb (nord-ouest), Homs, Hama (centre) et Deir Ezzor (est), sous le slogan «la grève de la dignité», en prévision d'une grève générale demain, selon des militants et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basée à Londres. A Homs, les tirs des forces de sécurité ont fait neuf morts, dont deux enfants de 10 et 12 ans, et 23 blessés, selon l'OSDH qui a fait également état de la mort d'un adolescent de 14 ans sous les tirs de la sécurité à Aqrab, dans la région de Homs Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles dans les villes de Qousseir et Taldo dans la province de Homs pour disperser les manifestants, selon les mêmes sources. Par ailleurs, au moins 28 manifestations ont eu lieu dans des localités de la province de Deraa, où est née la révolte populaire à la mi-mars, selon l'OSDH. Malgré la présence massive des forces de l'ordre qui l'encercle, une importante manifestation, appelant au départ du président Bachar Al Assad, a eu lieu à Maaret al-Noman, à Idleb. Près de Damas, un civil a été tué par les forces de sécurité qui ont tiré sur les manifestants à Douma où de «violents affrontements se déroulaient entre un groupe de déserteurs et les agents de sécurité», selon la même source. La ville de Homs, un des plus importants foyers de contestation, est la cible d'une répression violente depuis des semaines et selon le Conseil national syrien (CNS) les autorités syriennes se préparent à y commettre un massacre. «Toutes les informations, les vidéos, ainsi que les militants sur le terrain affirment que le régime se prépare à commettre un massacre collectif pour faire taire la révolution à Homs, et en faire un exemple pour les autres régions» de Syrie, a affirmé le CNS qui regroupe la majorité des courants de l'opposition syrienne. «Le régime prétexte des incidents confessionnels pour justifier» ses actes, a ajouté le CNS affirmant qu'il y incendie des mosquées, tue des jeunes et les tortures enlève des femmes et des enfants. Le CNS fait état également de la présence d' «importants renforts militaires qui encerclent actuellement Homs, dont des milliers de soldats, et un nombre incalculable d'engins militaires lourds. Les forces du régime ont érigé plus de soixante barrages à l'intérieur de Homs», a-t-il ajouté. Sur le plan diplomatique, les autorités syriennes ont annoncé vouloir «étudier» une réponse reçue de la Ligue arabe à leur demande de levée des sanctions pour recevoir des observateurs de la Ligue dans le pays. Le régime syrien s'était dit lundi prêt à signer le protocole sur la venue d'observateurs de la Ligue arabe pour rendre compte des violences sur le terrain et tenter de mettre fin à la répression. Mais dans une lettre envoyée à la Ligue arabe et publiée mardi par la presse, le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem a demandé l'annulation pure et simple des sanctions prises le 27 novembre par l'organisation panarabe, en échange de la signature du protocole. Ces sanctions, les premières de cette ampleur à l'encontre de l'un de ses membres, prévoient notamment un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et de ses comptes bancaires dans les pays arabes.