«La hausse des prix des fruits et légumes, constatées ces derniers jours à Oran, n'a aucune explication logique. Les intempéries, avancées comme argument par les détaillants pour justifier cette flambée, ne peuvent plus constituer une raison depuis l'existence des dispositifs de régulation de certains produits et la multiplication des structures de stockage» , affirment aussi bien des responsables des services de contrôle du commerce que des mandataires rencontrés au niveau des halles centrales de la capitale de l'Ouest. C'est une hausse que rien ne justifie, estiment nos interlocuteurs, qui précisent que le phénomène touche aussi bien les produits de saison que ceux ayant séjourné dans des chambres froides. «Les prix des produits saisonniers pourraient être touchés par les variations des conditions climatiques, mais en aucun cas ceux des stocks emmagasinés dans des chambres froides qui sont implantées en grande majorité dans des zones urbaines qui n'ont pas subi de coupures de routes ou des difficultés de transport. L'argument ne tient pas la route», notent-ils. Pour étayer leurs dires, des mandataires nous ont invités à faire un tour au niveau des halles centrales avant de nous conduire au marché des Mimosas, situé à moins de 200 mètres du marché de gros. Si les petits pois sont proposés à 45 DA le kg par les mandataires, leur prix dépasse tout entendement atteignant le pic de 120 DA le kg sur les étals. La même tendance est remarquée pour les oignons (35-70DA), les poivrons (50-150, voire 200 DA) ou encore la pomme de terre dont le prix de gros est de 25 DA alors qu'au détail elle est cédée, à un jet de pierre des halles centrales à 70 DA. «Ce sont des marges bénéficiaires que rien n'explique ni ne justifie. Ces détaillants ne paient aucune charge. Même pour le transport, ils utilisent des brouettes. Allez trouver une explication à ces augmentations qui sont finalement arbitraires et qui rognent dangereusement le pouvoir d'achat du consommateur», notent avec dépit des commerçants qui invitent les pouvoirs publics à réorganiser les marchés. «Avant, la mercuriale était affichée à l'entrée de chaque marché. Les commerçants étaient tenus de la respecter et les agents de contrôle veillaient à sa stricte application, mais aujourd'hui elle ne trône sur l'entrée d'aucun marché», se désole un grossiste de fruits et légumes.