Ce sont les propriétaires des chambres froides qui sont mis à l'index. Comme toutes les années précédentes, à l'approche de la fête de l'Aïd El Adha, les prix des fruits et légumes prennent des ailes. Les commerçants sévissent au vu et au su des autorités. Les vendeurs au marché de gros des Eucalyptus clament leur innocence dans cette affaire et dégagent leur responsabilité. Ce sont les propriétaires des chambres froides qui sont mis à l'index. «La flambée des prix des fruits et légumes dans les marchés n'a aucune relation avec les marchés de gros» a déclaré, hier à L'Expression Mohamed Medjber, président de l'Association des mandataires des fruits et légumes, au marché de gros des Eucalyptus. «L'élément contribuant à cette augmentation flagrante, c'est le non- respect par les vendeurs, de la marge bénéficiaire, qui est fixée à 25% pour les fruits et à 30% pour les légumes», s'est-il expliqué. Selon lui, les vendeurs sont les seuls responsables. Sur ce point, il a annoncé que «les prix sont vraiment exagérés, car en gros, le prix des navets est à 25DA, la tomate entre 30 et 35DA, l'oignon à 20DA et le chou-fleur à 25DA». Pour ce qui est des fruits «les oranges sont entre 20 et 70DA, les pommes locales à 50DA et la clémentine à 42DA». Toutefois, les mandataires ont fait savoir que les prix au sein de ce marché ont observé une légère augmentation qui varie de 2 à 5DA. Les spéculateurs et propriétaires des chambres froides monopolisent d'ores et déjà les marchés. Ils continueront à agir à leur guise sur les prix des fruits et légumes. Selon Mohamed Medjber, le nombre de grossistes activant au noir représente le double des commerçants légaux. Ce sont quasiment tous les marchés de gros à l'échelle nationale qui sont accaparés par cette «maffia». En écoutant leurs témoignages, ce sont les intermédiaires qui sont accusés de faire grimper les prix. Les professionnels du secteur ont tiré la sonnette d'alarme. «Ce sont des parasites et des intrus qui bénéficient le plus des efforts des fellahs.» A ce propos, le ministère du Commerce est mis à l'index. Comment? La problématique des prix ne relève plus des services du contrôle du commerce et cela depuis la libéralisation de l'activité commerciale. Par conséquent, la flambée des prix reste liée à la situation d'anarchie qui déteint sur le fonctionnement des marchés. Les détaillants, quant à eux, clament haut et fort que c'est le diktat des intermédiaires. L'opacité qui règne dans le circuit de ces marchés influe grandement sur le cours des prix des produits. Et en l'absence d'instruments de régulation, le contrôle étant limité à l'aspect de la qualité, la maffia des marchés a de beaux jours devant elle. Le recrutement de 500 inspecteurs principaux de la qualité et de la répression des fraudes en juillet dernier, par le département de El Hachemi Djaâboub, aux côtés de 3000 agents qui existent déjà, n'a apparemment rien réglé. Le marché de l'informel sévit toujours. Les mandataires du marché de gros des Eucalyptus déclarent en bloc que seule l'implication des services de sécurité, permettra de mettre de l'ordre dans les marchés des fruits et légumes. A cet effet, une réunion extraordinaire sera organisée le 3 décembre prochain.