L'ancien capitaine et entraîneur de l'EN, Ali Fergani, ne cache pas sa déception sur le traitement que lui a réservé le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, qui a pris la décision de reporter son installation à la tête de l'EN A' jusqu'à septembre. «Raouraoua m'a déçu, mais je ne cherche pas une polémique quelconque. Je veux juste faire une mise au point sur une situation qui ne m'a pas plu», a déclaré Fergani, hier matin, lors d'une conférence de presse animée au siège de l'Amicale des anciens footballeurs internationaux qu'il préside. Lors de cette rencontre avec la presse, l'ancien capitaine des Verts est revenu en détails sur la genèse de son désaccord avec le président de la FAF et les raisons de sa démission du bureau fédéral. «Lors de la réunion du bureau fédéral du 4 janvier à la quelle je n'ai pas pris part (absence excusée), il a été décidé sur proposition du président Raouraoua de différer ma prise de fonction en qualité d'entraîneur de l'EN A' à septembre 2012, aux motifs que cette équipe n'avait pas d'objectif immédiat, que les programmes de l'EN A et des clubs étaient chargés et qu'il faut être sur des effectifs de la saison prochaine. Raouraoua a campé sur sa décision lors de la dernière réunion et les membres du BF y ont acquiescé par leur silence. J'ai pris note et j'ai pris la décision de démissionner après avoir constaté que mon intervention lors de ladite réunion a été complètement ignorée dans le communiqué diffusé sur le site internet de la FAF. Je ne me voyais plus assister au BF. Je ne suis pas convaincu par les justifications de Raouraoua. Le poste d'entraîneur de l'EN A' est à pourvoir et c'est une perte de temps pour cette sélection des joueurs locaux qui ont besoin d'une prise en charge constante. Plus on commence tôt, plus c'est mieux. D'ailleurs, Halilhodzic a fait des stages pour les locaux. C'est nécessaire de commencer maintenant notre mission, pas en septembre. Je ne peux signer un contrat en septembre alors que le mandat de Raouraoua va arriver à son terme en février 2013 et il se pourrait qu'un autre président soit élu. Je ne peux également rester bloqué jusqu'au moi de septembre», explique Fergani, avant de revenir sur les circonstances de sa nomination à la tête de l'EN A' qu'il juge légale du moment qu'il est membre du BF à titre bénévole. «J'ai refusé d'être l'adjoint de Halilhodzic» «Au début du mois de septembre 2011, le président de la fédération qui était à la recherche d'un adjoint local pour seconder Vahid Halilhodzic, m'avait proposé la fonction que j'ai refusée, tout en lui suggérant la piste d'un entraîneur répondant au profil souhaité, Djamel Menad en l'occurrence. Il m'a confié alors la mission de contacter l'intéressé pour connaître notamment ses exigences financières. Menad a mis la barre haut. Il y a une grande différence entre la proposition de la fédération et les exigences de Menad. C'était du simple au double. Quelque temps après, Raouraoua me fit part de la nécessité de pourvoir au poste d'entraîneur de l'EN A' et je lui ai dit que ce poste m'intéresse. Il a accepté de me le confier et nous avons même décidé d'un commun accord que Lakhdar Belloumi occupe le poste d'adjoint. La question des niveaux de rémunération avait été également tranchée avec le président de la FAF le 22 septembre 2011 lors des réunions annuelles de la CAF au Caire où j'étais le représentant de la FAF. On s'est mis d'accord sur un salaire de 550 000 DA net, un salaire que je trouve normal. Lors de la réunion du BF du 10 octobre 2011, Raouraoua a proposé ma nomination au poste d'entraîneur de l'EN A', avec Lakhdar Belloumi comme adjoint, et les membres du BF ont validé à l'unanimité cette proposition. J'estimais dès cet instant qu'un contrat moral s'était imposé entre moi et la fédération et j'avais d'ailleurs rejeté toutes les propositions de travail qui m'étaient parvenues d'Algérie et de l'étranger. J'avais une ou deux intéressantes à l'époque. Les termes de cet engagement avec la FAF n'ont pas été finalisés par la signature d'un contrat légal. La question n'était plus abordée lors des réunions du BF et mes tentatives de rencontrer Raouraoua ont été vaines. Je considérais que toutes ces hésitations et ces tergiversations avaient pour seul objectif de m'éloigner du poste. Depuis que j'ai annoncé ma démission, je n'ai reçu aucun contact de la part de Raouraoua et des membres du BF. C'est en tout cas impossible de revenir sur ma décision. Je vais reprendre ma fonction d'entraîneur ailleurs, dès la saison prochaine», a-t-il raconté, avant de révéler que le débat est quasiment absent lors des conclaves du BF. «Il n'y a pas beaucoup de discussions et d'objections au bureau fédéral» «J'ai beaucoup de respect pour les membres du BF, mais je tiens à dire qu'il n'y a pas beaucoup de discussions, de débat et d'objections lors de nos réunions. Moi, j'ai toujours dit ce que je pensais. J'ai toujours donné mon avis. Je ne regrette pas à 100% d'y être. Ça ne vole pas au niveau des pâquerettes à la FAF», a fait savoir l'ancien capitaine des Verts et du Jumbo-JET qui ne craint pas de représailles contre l'Amicale des anciens footballeurs internationaux qu'il dirige. «Je ne pense pas qu'il y aura des représailles contre l'Amicale qui est libre et indépendante. Elle est agréée par le ministère de l'Intérieur et elle n'est pas aidée financièrement par la FAF. Ça a été fait au départ, pas maintenant, on a notre propre local et nos propres sponsors. On est autonome actuellement. C'est une amicale de solidarité. On vient à l'aide des anciens joueurs dont la plupart est dans le besoin. On leur paye même les frais des stages de formation», a-t-il signifié. Questionné sur le travail entrepris par le sélectionneur national, Fergani qui avait dirigé à deux reprises l'EN s'est montré satisfait de l'œuvre du technicien bosnien. «Halilhodzic est logique dans son comportement. Le travail qu'il a entamé n'est pas mauvais. Je ne peux dire qu'il est meilleur que Saâdane. Il sera en tout cas jugé sur ses résultats et il le sait bien. On ne retient que les résultats qui camouflent tout. Le prochain match contre la Gambie est important et difficile car il va se jouer dans des conditions très délicates. Notre équipe n'aura même pas de temps pour le préparer», a précisé l'ancien driver de l'USMA, pas content de la politique du tout professionnel adoptée ces derniers temps en équipe nationale. «Le tout professionnel est inévitable actuellement, car le niveau des joueurs locaux a régressé, mais il faut inverser la tendance. Cela passe par la formation qui laisse à désirer dans nos clubs. Nos joueurs arrivent en catégorie seniors avec beaucoup de lacunes», a-t-il conclu.