Plusieurs hameaux de la commune de Tadmaït, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Tizi Ouzou, sont dans le noir depuis une semaine. Les habitants d'Ath Saâda, Ath Khercha, Ath Yahia, Ath Sidi Mamar, Tala Malek, Hidoussa, Tleta et Iaazaven, 9 villages en tout, disent en avoir ras-le-bol de cette situation. C'est la raison pour laquelle ils ont procédé, hier, à la fermeture de la RN12 et du siège de Sonelgaz de Draâ Ben Khedda, pour exprimer leur colère. Une source locale nous a dit que de jeunes protestataires ont même tenté de mettre le feu au siège de l'entreprise publique. C'est dire que la colère a atteint son paroxysme. Après cela, les villageois se sont dirigés vers la RN12, plus exactement au niveau du pont de déviation de Sidi Naâmane, entre les deux communes, Draâ Ben Khedda et Tadmaït, pour la fermer à la circulation. En quelques minutes, indique notre source, et à l'aide de blocs de pierres, de troncs d'arbres et d'objets hétéroclites, le passage était bloqué. «Nous demandons que le courant électrique soit rétabli immédiatement», nous a dit l'un des villageois en colère. Et d'enchaîner : «Tant que la direction de Sonelgaz ne se mobilise pas en force sur les lieux pour venir à bout du problème, la route restera bloquée.» Il faut dire que cet axe autoroutier, reliant Tizi Ouzou à la capitale, est très fréquenté, ce qui a causé d'énormes bouchons dans les deux sens. Contacté par nos soins, le P/APC de Tadmaït explique qu'une entreprise privée est actuellement sur place, mais n'est pas arrivée à rétablir le courant. «La panne, indique Kamel Hamaïdi, se trouve au niveau du lieudit El-Medhoune, où deux poteaux électriques sont tombés. L'entreprise dépêchée sur les lieux n'a rien fait pour le moment. C'est pourquoi nous avons demandé des renforts auprès de Sonelgaz, mais en vain», explique-t-il. Les appels de détresse des villageois et les interpellations des autorités locales sont restés lettre morte au niveau de la direction de Sonelgaz. Ce qui a poussé les citoyens à descendre dans la rue. S'agissant des routes au niveau des villages de la commune de Tadmaït, le P/APC de la municipalité nous a dit qu'elles ont été rouvertes grâce aux moyens mobilisés par l'APC. A l'heure où nous mettons sous presse, la RN12 est toujours bloquée, alors que les travaux pour le rétablissement du courant se poursuivent. Selon la Société de distribution du centre (SDC, ex-Sonelgaz) de Tizi Ouzou, le nombre de foyers sans électricité s'élève à 10 000. Un chiffre réfuté par les protestataires, lesquels estiment que la réalité du terrain est tout autre. A Aït Yahia Moussa, Tizi Ghenif, Tadmaït, Agouni Gueghrane, pour ne citer que ces régions, les citoyens continuent à s'éclairer aux bougies, cédées en cette période de froid à 150 DA le paquet de 10. A la cité Mokadem de Tizi Ouzou, plus d'une quinzaine de foyers sont sans électricité depuis deux nuits. Un habitant nous a dit que des membres du comité de quartier se sont déplacés à trois reprises au niveau de la SDC pour demander le rétablissement du courant. «Personne n'est venu s'enquérir de la situation», dénonce Ahmed. Et d'enchaîner : «On nous a dit qu'il suffit de changer un simple fusible au niveau d'un transformateur, mais les choses traînent. J'ai peur d'avoir encore à passer une autre nuit dans le noir.»