Du pain sur la planche pour les responsables locaux en charge du secteur de l'énergie et des mines, ceux de la Société de distribution du centre (SDC) de Sonelgaz, mais surtout de la direction de distribution de Tizi Ouzou, qui ne cesse de «vanter» les chiffres réalisés en matière de raccordement des foyers de Kabylie en gaz naturel. Les actions de rue prouvent pourtant le contraire. Les habitants d'Ouled Ouaret à Sidi Naâmane ferment la RN12 D'interminables bouchons se sont constitués hier sur les deux voies de la RN12. La raison, une action de protestation menée par les villageois d'Ouled Ouaret, relevant de la commune de Sidi Naâmane, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de la ville de Djurdjura. Plusieurs dizaines de citoyens ont bloqué la circulation automobile, à l'aide de troncs d'arbres et de pneus enflammés, au niveau du pont de Sidi Naâmane», entre les deux villes de Tadmaït et Draâ Ben Khedda. Les citoyens réclament leur raccordement au réseau du gaz naturel. Selon des sources locales, le projet dont a bénéficié la commune a été livré, alors que la réalisation du réseau de raccordement des habitations tarde à se concrétiser. Il y a aussi ce que les villageois estiment être un «deux poids deux mesures» de la part des autorités locales, notamment le P/APC. Ce dernier est accusé de favoriser certains villages, dont celui d'où il est issu. Fort de ses 1500 âmes, le village Ouled Ouaret, à 700 mètres d'altitude, est le plus peuplé de la commune. A l'heure où nous mettons sous presse, la RN12 était toujours bloquée, malgré les tentatives des responsables locaux et d'éléments des forces de l'ordre de convaincre les habitants en colère, de mettre fin à leur action. Un engagement des autorités d'inscrire leur village, dès le début de l'année 2012, au réseau de gaz naturel, telle est la condition des villageois, nous dira notre source. Ça ferme à Azazga et à Aïn Zaouia L'important axe routier qu'est la RN12 n'a pas uniquement fait objet de fermeture à Sidi Naâmane, mais aussi près d'Azazga, à 35 km à l'est de Tizi Ouzou. Les habitants du village Rebta, qui sont descendus dans la rue par dizaines, réclament à leur tour l'alimentation de leur village en gaz naturel. Par ailleurs, le siège de l'APC de Aïn Zaouia, daïra de Draâ El Mizan, à environ 45 km au sud-ouest de la ville de Tizi Ouzou, a fait l'objet de fermeture de la part des citoyens en colère. Cette fois-ci, c'est les villageois du hameau Azifour qui reviennent à la charge. Venus en grand nombre, ils ont procédé hier à la fermeture du siège de la mairie, en guise de contestation contre le «laisser-aller des autorités locales, qui selon eux, ont abandonné le projet de raccordement du village au réseau de gaz de ville». Le projet en question a été entamé, faut-il le souligner, en 2008, puis interrompu une année plus tard, pour des raisons inconnues. A plusieurs reprises, estiment les protestataires, les autorités ont été destinatrices de correspondances, afin de réactiver le chantier et accélérer les travaux, en vue d'en finir avec la crise de la bouteille de gaz. Hélas, leur cri ne trouvera pas une oreille attentive. En plus de cette revendication qui constitue le cheval de bataille des villageois, ces derniers avancent aussi le réseau d'assainissement qui fait défaut. Certaines habitations ne sont même pas branchées au réseau. Pis, elles demeurent sans électricité, à ce jour. Des problèmes qui devaient être réglés par de simples travaux, mais qui traînent à cause de l'«irresponsabilité des élus», nous dira un villageois. En outre, les protestataires ont demandé le revêtement de la route menant vers leur village et qui se trouve dans état lamentable. Faute de non-prise en charge de leurs revendications, les citoyens promettent de ne pas lâcher prise et de récidiver par d'autres actions plus radicales. La grogne gagne le quartier Hamdad de M'Douha Le quartier Hamdad, situé à moins d'un kilomètre du centre-ville de Tizi Ouzou, était en ébullition hier. A l'aide de pneus enflammés, les habitants ont procédé à la fermeture de la rue menant au centre-ville, pour réclamer l'amélioration de leur cadre de vie. Manque d'alimentation en eau potable, en gaz naturel et en réseau d'assainissement, routes impraticables sont entre autres les maillons faibles du quartier. Les protestataires réclament, par ailleurs, l'aménagement de la cité, à l'instar d'autres cités relevant de la commune de Tizi Ouzou, en espaces et aires de jeu pour les enfants. Ils se disent «exclus» des projets inscrits dans l'agenda des responsables locaux. «Nous sommes des laissés-pour-compte sur tous les plans du développement», dénonce un habitant du même quartier. Bien que leurs habitations ne se situent qu'à quelques mètres des autres cités, les habitants ne trouvent pas d'explication au non-raccordement de leurs foyers au réseau de gaz de ville. «C'est insensé. Le réseau de gaz se trouve juste sous notre nez, mais nous n'en bénéficions pas.» Revêtement des ruelles entre les bâtiments, ainsi que la route menant au quartier sont aussi les points inscrits dans la plateforme de revendication des citoyens. Ces derniers menacent de revenir à la charge si leurs doléances ne sont pas prises en charge.