Fawzi Rebaïne, président de la formation Ahd 54 a soutenu, hier, lors d'une conférence de presse à Alger, que les mécanismes mis en place par les pouvoirs publics pour garantir la transparence des prochaines législatives sont «insuffisants». Pis, celui qui a été un malheureux candidat à la dernière élection présidentielle a affirmé ne pas déceler chez les hautes autorités du pays «de volonté d'aller vers la tenue d'élections législatives crédibles», a-t-il soutenu. Selon le conférencier, quand bien même la commission de surveillance et de supervision des élections sont composées exclusivement de magistrats, comme l'a rappelé à juste titre le président Bouteflika, lors de son discours de jeudi dernier, cela est loin de constituer «un gage de crédibilité". La raison ? «Les magistrats ne sont pas assez expérimentés en la matière», a argué le président du parti Ahd 54. Il enchaîne en mettant l'accent sur l'inefficience de ce genre de commission face à ce qu'il qualifie «d'obstination de l'Etat à conserver le statut quo». Il rappellera en ce sens les incidents qui ont émaillé la dernière élection législative de 2007 qui, en dépit de leur dénonciation par la commission présidée à l'époque par Saïd Bouchaïr, rien n'a été fait, pour apporter les corrections nécessaires, assure Rebaïne. Pour le même scrutin qui aura lieu le 10 mai prochain, le président de la formation AHD 54 a, en outre, exprimé des doutes quant à l'impartialité de l'administration à ce prochain rendez-vous des urnes. Tout comme le conférencier affirme également ne pas croire à l'idée de la non-utilisation des moyens de l'Etat par des ministres et autres fonctionnaires de la République, dans le cas où ces derniers seraient candidats à la prochaine élection. N'empêche qu'avec toute cette batterie de critiques, s'inscrivant dans la remise en cause des engagements des hautes autorités à même de garantir la crédibilité du prochain scrutin, le conférencier n'a pas manqué de confirmer sa participation aux prochaines élections législatives. «Quelles que soient les circonstances, nous serons partie prenante de la prochaine bataille électorale», a-t-il affirmé, arguant qu'en tant qu' «il est impossible pour Ahd 54 de se retirer du terrain de l'exercice politique». «Le boycott n'a aucun sens en Algérie», a encore affirmé le conférencier qui dit vouloir persévérer encore dans les rangs de l'opposition politique. «Ce n'est pas après trente ans passés dans l'opposition que je vais changer», a-t-il insisté. A une question sur une probable victoire du courant islamiste lors du prochain scrutin, le président d'Ahd 54 fera savoir que «le vrai débat réside dans la manière avec laquelle les Algériens vont choisir leurs représentants», concluant que «ni les islamistes ni les laïcs» ne lui font peur.