Les industriels tunisiens, qui accompagnent le président tunisien dans sa visite officielle en Algérie, ont manifesté hier dimanche leur disponibilité à construire, avec l'Algérie, une intégration économique basée sur l'investissement mutuel. Ces hommes d'affaires, représentent notamment les branches du textile, des technologies de l'information, de l'agroalimentaire et de l'industrie d'aluminium, intervenaient lors d'une réunion de travail avec des membres de la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie (Caci). La réunion, présidée par M. Tahar Kellil, président de la Caci, et M. Samir Majoul, président de la délégation tunisienne et de la fédération de l'agroalimentaire, affiliée à l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), a porté sur les opportunités d'échanges économiques entre les deux parties. Pour M. Majoul, une telle intégration «constitue le seul moyen de faire face aux multinationales et garantir la sécurité énergétique et alimentaire de la région», et elle ne peut se concrétiser sans l'instauration d'une zone maghrébine de libre-échange en passant d'abord par une zone bilatérale algéro-tunisienne. Il a souhaité que l'Algérie supprime la liste négative des produits interdits à l'importation dans le cadre de la zone arabe de libre-échange (Zale). De son côté, M. Kellil a rappelé que «les pays du Maghreb n'avaient pas joué le jeu dans la Zale puisqu'ils exportaient vers l'Algérie des produits importés d'Europe et n'importaient, en revanche, rien de l'Algérie». L'Algérie avait élaboré en 2010 une liste négative de 1 600 produits de la Zale afin de protéger son économie nationale de produits souvent asiatiques, exportés vers l'Algérie comme étant des produits fabriqués par ces pays arabes afin de bénéficier des réductions des tarifs douaniers accordées dans le cadre de cette zone. C'est pour cela que la construction d'une «vraie intégration» économique maghrébine ne serait possible qu'une fois tous les pays et les opérateurs économiques maghrébins «aurait compris que l'intérêt à défendre doit être mutuel et non pas individuel», a-t-il dit.