Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, veut fêter en fanfare le cinquantième anniversaire de la Fédération. Un grand tournoi sera, à juste titre, organisé à Alger avec la participation de sélections étrangères. Des invitations sont déjà envoyées au Brésil, à l'Argentine et à la Bosnie, et la FAF attend une confirmation de la part des fédérations de ces grands pays de football. L'assemblée générale ordinaire de la FAF a été marquée par l'hommage que vous avez rendu à plusieurs personnalités du football national. Est-ce une nouvelle tradition à la Fédération ? Mohamed Raouraoua : C'est notre devoir de reconnaissance. Dans notre pays, notamment dans la famille du sport en général et du football en particulier, on doit avoir beaucoup de reconnaissance pour ceux qui ont œuvré, avant nous, à la réussite de cette discipline et à sa restructuration. Nos pensées à l'occasion du cinquantenaire de la FAF vont aux compagnons du Docteur Maouche, qui ont créé cette fédération en 1962, au lendemain du recouvrement de l'indépendance de notre pays, et à tous ceux, depuis 50 ans, en plus de nos aînés de l'équipe du FLN, qui ont écrit de belles pages d'histoire pour le football. Aujourd'hui, nous sommes des héritiers et d'autres héritiers viendront après nous bientôt. Nous avons le devoir d'être reconnaissant envers tout le monde et envers les dirigeants qui gèrent le football bénévolement. Ces gens font des sacrifices au détriment de leurs familles, de leurs intérêts, de leur santé souvent. Une résolution de construire un hôtel 3 ou 4 étoiles à Dely Brahim a été adoptée lors de cette AG. C'est une première dans l'histoire de la Fédération ? Le directeur de l'Office de comptabilité et le commissaire aux comptes ont confirmé la bonne santé financière de la FAF. Nous avons d'importantes ressources aujourd'hui. Au lieu qu'elles dorment dans des comptes ou qu'elles soient dépensées dans des choses pas importantes, nous avons choisi qu'elles servent à des investissements pérennes qui vont générer des produits financiers pour financer le football national. En 2006, lorsque j'ai fini mon premier mandat, j'avais dit que le pari était de rendre autonome la Fédération sur le plan financier et qu'elle s'auto-suffise en termes de financement. Et pour cela, on a besoin de sources de financement permanentes. Ça ne peut venir que de l'investissement. On parle de football professionnel aujourd'hui et la FAF doit se professionnaliser davantage. Vous aviez affirmé que l'année 2010 est une année référence. Le football n'a pas connu beaucoup de réussite en 2011… L'année 2001 a apporté aussi beaucoup de bonnes choses au football national. Le football professionnel fait son bonhomme de chemin. Nous préparons des équipes à des échéances futures. Sur le plan organisationnel, on structure les compétitions. On organise à peu près 120 000 matches par an. Personne en Afrique et peu de pays dans d'autres continents n'organise autant de matches, à part les grands pays en Europe. Nous formons aussi des entraîneurs. Pas moins de 1200 entraîneurs ont été recyclés ou formés l'année dernière. Les gens font toujours référence à l'EN A et à l'équipe olympique. Pour nous, ce n'est pas ça le football national. La construction du football se fait à la base. Nous devons construire une pyramide pour que on puisse avoir au sommet une élite qui vient de la base. Pour cela, il faut former et avoir des infrastructures de qualité, des centres de formation et des techniciens de qualité. Il faut aussi avoir l'organisation et les compétitions qu'il faut pour qu'on puisse devenir performant sur le plan mondial. On n'est pas encore le Brésil, on n'est pas encore l'Argentine, l'Angleterre ou l'Allemagne. On le deviendra dans une décennie ou peut être plus, à condition que nous ayons l'ensemble des ingrédients nécessaires. Qu'on cesse de juger le football national sur la base des résultats de l'EN A ou de la sélection olympique. Quels sont vos objectifs principaux cette année ? Nous entamons cette semaine les qualifications de la CAN 2013 et je prie Dieu de nous aider et que les joueurs et le staff technique soient au niveau pour nous qualifier pour l'édition 2013 en Afrique du Sud. Tout comme nous jouerons en juin prochain deux matches des éliminatoires du Mondial 2014 que nous espérons bien commencer. J'espère que nous nous donnerons le pouvoir et la chance et le mérite de réitérer une nouvelle qualification en coupe du monde qui demeure un objectif majeur pour la FAF. Votre mandat va expirer l'année prochaine. Songez-vous à briguer un autre mandat à la tête de la FAF ? Je pense que ce n'est pas le moment de parler de cela. Il reste une année de mandat. Nous allons organiser la CAN 2013 des moins de 20 ans et j'espère que nous nous qualifieront à la CAN 2013. C'est à ce moment-là qu'on parlera du futur de la Fédération. Aujourd'hui, nous sommes dans une phase de gestion normale. Laissons chaque chose à sa place. Qu'avez-vous prévu pour le cinquantième anniversaire de la FAF ? On a décidé de rendre hommage à tous les acteurs du football national qui ont servi avec abnégation cette discipline. Nous devons écrire la mémoire du football et on est en train de préparer un livre et d'autres documents audio-visuels pour se rappeler l'histoire du football national. Il y aura des commémorations au niveau de toutes les ligues à travers tout le territoire national. Nous allons inaugurer le siège de la maison des ligues d'Alger. Nous aurons un tournoi international en novembre. Nous avons invité de grandes nations, à savoir le Brésil, l'Argentine et la Bosnie, et on attend des confirmations de la part des fédérations de ces pays. Le président de la FIFA assistera-t-il à l'inauguration du nouveau siège de la FAF ? Le président de la FIFA viendra à Alger pour l'inauguration du siège de la FAF. Il nous a donné son accord pour assister à cette inauguration. On devrait faire la réception du siège dans les trois semaines qui viennent. Dès que les choses seront au point, on va fixer la date de cette visite, avec l'accord des autorités nationales. L'AG d'aujourd'hui a été marquée par l'absence du ministre de la Jeunesse et des Sports et du président du Comité olympique. Les ponts sont-ils rompus avec ces deux instances ? Le COA était représenté. Le président Hanifi s'est excusé parce qu'il a des obligations. N'oubliez pas qu'il est professeur de médecine et qu'il a des obligations dans son hôpital. Nous avons envoyé une invitation au ministère pour que le ministre assiste comme d'habitude aux travaux de l'AG. Les responsables du MJS sont toujours les bienvenus.