Des bilans annuels de la Fédération algérienne de football approuvés, rien de plus normal pour une instance qui tente, bon gré mal gré, de tenir debout cette discipline tant décriée. Ce n'est pas la dernière sortie médiatique des dirigeants de l'USM El Harrach qui ils accusent leurs homologues du CS Constantine d'avoir soudoyé l'arbitre du match, qui a opposé récemment ces deux équipes, qui nous contredira. Comme quoi la FAF cherche à élever le niveau quand des clubs veulent le tirer vers le bas. Cela a été l'un des sujets évoqués par le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, lors de son long discours de présentation du bilan moral de l'instance pour l'année 2011. «Je vous demande de vous soucier des problèmes de vos clubs liés à leur entrée dans le professionnalisme et de laisser de côté toutes ces histoires de championnite, d'arbitrage ou je ne sais quoi, qui ne sont que des futilités au regard des grands objectifs auxquels vous êtes assignés, a-t-il déclaré. Il y a tant de choses importantes à réaliser dans notre football qu'on ne peut se permettre de se focaliser sur de telles affaires. Et puis très sincèrement si réellement il y a corruption si vous n'avez pas peur de nous, craignez au moins Dieu. Vous pouvez nous tromper mais pas lui. Quel plaisir y-a-t-il à sauver sa saison en recourant à des telles méthodes hautement condamnables ? Comment peut-on savourer un titre de champion en sachant qu'on l'a obtenu en achetant des matches ? La valeur d'une équipe se juge sur sa réelle capacité à gagner des matches et non après avoir fait usage de pratiques douteuses.» Ces propos résument bien que les mauvaises habitudes restent ancrées dans notre football où certains clubs ne jouent pas le jeu sous prétexte qu'ils sont pris dans l'engrenage de la pression. C'est ce milieu que la FAF tente de maintenir au dessus de l'eau avec ses moyens et ceux de l'Etat. Un Etat qui veut être mobilisé au côté du professionnalisme mais à en croire Mohamed Raouraoua son aide serait loin d'être efficiente. «Le président de la République a pris des décisions historiques pour l'instauration du professionnalisme. Le Premier ministre a, de son côté, fait avancer les choses, malheureusement, l'administration des sports ne suit pas. Elle cherche même à se substituer aux clubs. Tout ce que l'on demande c'est que les pouvoirs publics fassent une application des décisions du chef de l'Etat.» Mohamed Raouraoua reconnaît, cependant, que les clubs ne savent pas jouer le jeu du professionnalisme. «Il y a un cahier des charges à respecter pour devenir professionnel. Je suis au regret de vous faire savoir qu'en dehors de l'USM Alger aucun des clubs professionnels n'est en règle avec ce cahier des charges.» Et puis il a été question de finances où on apprend que la FAF a reçu, l'année dernière, 900 millions de dinars au titre de la subvention annuelle que lui alloue l'Etat, une somme restée intacte en banque. La Fédération a activé sur ses fonds propres notamment l'argent des sponsors évalué à 588 millions de dinars, le total des recettes tournant autour de 1,205 milliard de centimes. Les comptes de cette Fédération font ressortir un excédent de 252 millions de dinars. Grâce à cette importante manne financière, la FAF a pu mettre à niveau le Centre technique du football de Sidi Moussa, une action qui a pu se réaliser avec l'aide d'une entreprise comme l'ETRHB-Haddad à laquelle Mohamed Raouraoua a rendu hommage. La Fédération a pu, également acquérir une surface de 7000 m2 jouxtant le terrain où se trouve son siège à Dely Ibrahim. La FAF va y ériger un hôtel 4 étoiles de manière à générer des entrées d'argent. Cette construction verra la Fédération y aller d'un investissement de 100 milliards de centimes auxquels vont s'ajouter des crédits bancaires de même qu'une aide de la FIFA à hauteur de 500 000 dollars pour l'étude du projet.