La décision constitue un événement en matière de renforcement du multipartisme en Algérie. Huit partis reçoivent enfin leur agrément du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales leur permettant de se lancer dans l'action politique conformément à la réglementation en vigueur. L'octroi de ce fameux sésame pour des partis qui l'attendaient pour certains depuis plus d'une dizaine d'années constitue une preuve de l'aboutissement des réformes politiques engagées par le chef de l'Etat depuis son discours du 15 avril dernier. Le chef de l'Etat tenait à ce que la classe politique soit renforcée par la création de nouveaux partis en prévision du scrutin des législatives du 10 mai prochain. Au nombre de huit, les nouveau-nés de la classe politique ont tenu à rendre publique cette information via un communiqué retransmis peu avant le JT de 20 h. Le document a énuméré les huit partis ayant bénéficié de l'agrément. Il s'agit du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), présidé par Mohand Oussaïd Belaïd, du Mouvement populaire algérien (MPA), dont le secrétaire général est Amara Benyounès), du parti El Adala, présidé par Saâd Abdellah Djaballah, du Front de l'Algérie nouvelle (FAN) dont le président est Ahmed Benabdeslam, du Front national pour la justice sociale (FNJS), avec à sa tête Khaled Bounedjema, du Front El Moustakbal d'Abdelaziz Belaïd, du parti El-Karama, sous les commandes de Mohamed Benhamou et du Front national pour les libertés (FNL) dont le président est Mohamed Zerrouki, précise le communiqué du ministère de l'Intérieur. La même source indique que l'examen des autres dossiers de constitution et d'agrément de partis politiques «est toujours en cours, et les résultats seront communiqués ultérieurement». Ces résultats concernent neuf autres formations politiques qui ont été autorisées à tenir leur congrès constitutif. Il faut rappeler que le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, avait assuré que «si les dossiers d'agrément de parti correspondent aux dispositions de la loi, ils seront acceptés sans problème». Il n'a pas exclu la possibilité de fournir des agréments aux nouveaux partis au lendemain des législatives du 10 mai, arguant qu'il s'agit là d'une opération qui n'est pas liée à un quelconque rendez-vous électoral. Les leaders de partis jubilent Réaction naturelle, les chefs de file des partis politiques nouvellement agréés ont accueilli cette nouvelle avec beaucoup de joie. «Nous sommes très contents de cette décision», nous a indiqué hier Ahmed Benabdeslam, président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN). «La responsabilité nous incombe désormais de démontrer sur le terrain que nous sommes capables de contribuer à la construction de l'Algérie de demain», a-t-il ajouté. De son côté, Mohand Oussaïd, le président du PLJ, a estimé que l'octroi de l'agrément à son parti constitue «le couronnement de 13 années de combat, motivé essentiellement par la défense d'un principe constitutionnel de participation à la vie politique du pays. Avec cet agrément, une nouvelle étape s'ouvre au PLJ, celle de pouvoir s'adresser publiquement et directement aux Algériens. Nous espérons mieux contribuer à la vie politique et c'est aux Algériens d'apprécier par la suite». Abdelaziz Belaïd, le président du Front El Moustakbal a souligné lui aussi que l'agrément de sa formation vient couronner les efforts consentis dans sa structuration. Pour sa part, Abdellah Djaballah considère que l'agrément de son parti permettra à ce dernier d'agir dans la légalité et «de façon officielle». «Nous espérons participer activement à la vie politique algérienne et mériter la confiance des Algériens à travers les prochaines élections législatives», a-t-il précisé. A noter que les responsables des autres partis nouvellement agréés étaient injoignables pendant la journée d'hier.