L'affaire dite «El-Haïcha», qui a défrayé la chronique, refait surface et alimente de nouveau la polémique parmi la population de la capitale des Zianides après qu'elle ait été jugée lundi par le tribunal de Tlemcen et où l'entrepreneur mis en cause a écopé d'une peine de 20 ans de prison ferme pour émission de chèques sans provision et déclarations mensongères. Pour rappel, cet entrepreneur s'est fait attribuer par l'OPGI de Tlemcen le marché de réalisation des 500 logements de Sidi Ahmed à Remchi, malgré le refus par la commission nationale des marchés qui avait jugé à l'époque que cet entrepreneur ne remplissait pas les conditions requises pour un projet d'une telle envergure, d'autant plus qu'il s'est engagé pour le réaliser en 8 mois. Malgré ce refus, l'OPGI de Tlemcen, comme mentionné dans les documents de ce marché dont une copie est en notre possession, a fragmenté le projet en trois lots pour attribuer finalement un lot de 196 logements à El-Haïcha, malgré, encore une fois, les réserves du comité des marchés de la wilaya qui a jugé, dans son rapport, «que cette procédure est illégale et que l'OPGI devait normalement procéder à l'élaboration de trois marchés distincts, et donc trois cahiers des charges pour chaque marché et non pour chaque lot, car le marché initial est un seul et unique marché pour lequel plusieurs entreprises ont soumissionné». Le démarrage des travaux par l'entreprise «El-Haïcha» a connu par la suite d'énormes difficultés financières et matérielles, et malgré les retards dans l'exécution du projet, l'entrepreneur a encaissé des situations sur des travaux surestimés et non réalisés avant d'abandonner le projet, solder son compte et prendre la fuite en Espagne. Le préjudice causé est estimé, selon le dossier de l'accusation, à quelque 200 milliards de centimes. Une enquête fut ouverte et le directeur et les cadres de l'OPGI ont été entendus par le magistrat instructeur qui a les a placés sous contrôle judiciaire et nommé un expert pour évaluer les préjudices causés à cet organisme étatique et vérifier si les procédures du code des marchés ont été respectées ou non dans l'attribution de ce projet au profit de l'entreprise El Haïcha. Après plusieurs mois, le mis en cause est entré clandestinement au pays où il fut appréhendé dans la commune d'Amieur, daïra de Chetouane, et placé sous mandat de dépôt, car il faisait l'objet de plusieurs mandats d'arrêt portant sur 13 affaires dont celle avec l'OPGI de Tlemcen qui n'a pas encore livré tous ses secrets et pour laquelle l'entrepreneur a promis de faire des révélations fracassantes.