La représentativité de la femme au sein des Assemblées élues, dont la faiblesse au niveau mondial a été relevée par l'ONU, reste également loin des attentes en Algérie qui s'apprête à amorcer une nouvelle étape à partir de 2012 à la faveur de la nouvelle loi portant élargissement de la participation de la femme à la vie politique à travers une présence avantagée aux élections. Lors du mandat 2007-2012, le taux des femmes députées à l'Assemblée populaire nationale était de 7,96 pc (31 sièges sur 389) et de 5,15pc au Conseil de la nation (7 sièges sur 136). Cette faiblesse persistante de la présence de la femme dans la vie politique, particulièrement au sein des Assemblées élues, qui contraste avec les différents acquis réalisés par la gent féminine dans d'autres domaines, a été déplorée récemment par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Partant de ce constat et pour palier aux insuffisances enregistrées dans ce domaine, la promotion de la participation de la femme dans la vie politique nationale devra enregistrer un nouvel élan au cours de l'année 2012 à la faveur de l'entrée en vigueur de la nouvelle loi relative à l'élargissement de sa représentation dans les Assemblées élues qui avait donné corps à la disposition introduite lors de la révision de la Constitution. Ce nouveau texte prévoit notamment un taux de 20 pc pour la représentativité féminine aux élections de l'APN lorsque le nombre de sièges est égal à 4, un taux de 30 pc pour un nombre de sièges égal ou supérieur à 5 et un taux de 50 pc pour les sièges réservés à la communauté nationale à l'étranger. Concernant les élections des Assemblées populaires de wilaya (APW), un taux de 30 pc a été retenu pour un nombre de 35, 39, 43 et 47 sièges à pourvoir. alors que pour 51 à 55 sièges le taux de 35 pc est adopté, alors que pour les élections des Assemblées populaires communales (APC), un taux de 30 pc est prévu pour les communes dont la population est supérieure à 20.000 habitants. A ce titre, les prochaines élections législatives, prévues le 10 mai prochain, serviront de "test" qui concrétisera ce nouveau texte, adopté par le parlement lors de la session d'automne et s'inscrivant dans le cadre des réformes politiques initiées par le président Bouteflika. De nombreux observateurs voient dans la promotion de la participation de la femme dans le domaine politique un moyen à même de permettre à un potentiel qui représente la moitié de la société de participer activement à la promotion de la démocratie et au développement socio-économique du pays. Au plan international, et selon les statistiques de l'organisation onusienne, rendues publiques à la veille de la journée mondiale de la femme, célébrée le 8 mars de chaque année, le taux moyen de la représentativité de la femme au sein des parlements du monde était de 19,5% en 2011 contre 19% en 2010. Le nombre de femmes en politique augmente mais de façon très lente et les progrès sont répartis différemment, avait relevé la directrice exécutive de l'entité des Nations Unies pour l'autonomisation des femmes (ONU-Femmes), Mme Michelle Bachelet. Elle avait exhorté les partis politiques à s'animer de volonté pour présenter des femmes candidates et les placer à des positions éligibles lors des échéances électorales. Pour sa part, le secrétaire général de l'Union interparlementaire (UIP), M. Anders Johnsson, a fait remarquer que moins d'un parlementaire sur cinq dans le monde était une femme. Selon les résultats de l'étude annuelle 2011 sur les femmes dans les parlements et le pouvoir exécutif, menée par ONU-Femmes et l'UIP, le nombre de femmes parlementaires et membres de l'exécutif a augmenté faiblement en 2011 par rapport à 2010, passant de 19 à 19,5 pc. La même étude a précisé que sept (7) pays ne comptent aucune femme dans leur Parlement, à savoir le Qatar, l'Arabie saoudite, Bélize, la Micronésie, Nauru, Palau et les îles Salomon.