L'annonce faite par le secrétaire général du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), M. Saïd Sadi, de ne pas briguer un nouveau mandat à la tête de ce parti, a été le fait saillant des activités politiques de vendredi, alors que d'autres partis ont poursuivi la mobilisation de leurs militants et des électeurs en prévision des élections législatives du 10 mai prochain. En effet, M. Sadi, dont la formation à décidé de ne pas participer aux législatives, a indiqué, lors de l'ouverture des travaux du 4ème congrès du RCD, qu'il n'allait pas se présenter au poste de président du parti, précisant que cette décision avait été "longuement réfléchie". "Il est temps que les compétences formées dans et par le parti s'expriment et s'accomplissent", a-t-il soutenu. M. Sadi, qui dirigeait le RCD depuis 1989, a cependant ajouté qu'il continuera à militer au sein du parti. "J'estime que l'on a pas le droit de revendiquer la liberté et la justice et s'exonérer d'un engagement personnel dans les luttes qui se mènent pour la démocratie", a-t-il dit. De son côté, le président du Front pour la justice et le développement (FJD), M. Abdallah Djaballah, a insisté, lors d'un meeting à Skikda, animé sous le slogan "Oui pour un Etat algérien démocratique, social et souverain", sur l'idée que son parti prône une démarche "réformatrice globale" dans le cadre des principes de la déclaration du 1er Novembre 1954. Il a affirmé que le FJD "croit fermement" à l'unité de la patrie qu'il incombe à tous de protéger contre tout danger venant tant de l'extérieur que de l'intérieur. Qualifiant le prochain scrutin de "bataille politique", M. Djaballah a estimé que les élections législatives sont l'occasion d'opérer le changement. Exprimant sa conviction qu'"il ne peut y avoir de développement sans une réelle lutte contre la corruption, la bureaucratie et le clientélisme", il a appelé les électeurs à "voter massivement" pour affirmer leur "volonté de changement". Interrogé sur la position de son parti vis-à-vis de "l'Alliance de l'Algérie verte", M. Djaballah a indiqué que cette alliance "n'intéresse" son parti "ni sur le plan idéologique, ni sur celui des orientations, ni sur la méthodologie au plan politique''. Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M. Bouguerra Soltani, a qualifié, en revanche, "l'Alliance de l'Algérie verte" formée par les partis MSP, Ennahda et El Islah de "nouveau projet politique" et appelé ses militants à "promouvoir" ce courant qui a une vision "partagée par une famille politique cohérente et homogène". S'exprimant depuis Ain Beida (Oum El Bouaghi), M. Soltani a précisé que "le triptyque arabité, islam et patrie, prônée depuis 1936 par cheikh Ibn Badis, et la déclaration du 1er Novembre 1954, représentent le cadre de référence" pour cette alliance. Abondant dans le même sens, le secrétaire général du mouvement Ennahda, M. Fateh Rebiaï, a qualifié, à partir de Biskra, "l'Alliance de l'Algérie verte" de "noyau" destiné à "unir les rangs, à servir l'Algérie, l'intérêt général et à bâtir un Etat capable de relever tous les challenges". Cette alliance "ne nourrit aucune prétention de partage de butin", mais constitue une "plate-forme politique" aspirant à "ancrer" les droits citoyens de tous les Algériens à distribuer "plus justement" les richesses du pays, à éloigner l'Algérie du "spectre de l'intervention étrangère et à renforcer l'identité nationale basée sur l'arabité, l'islam et l'amazighité", selon M. Rebiaï. Estimant, par ailleurs, que les législatives revêtent une "importance décisive", il a appelé à une "participation massive" des électeurs. D'autre part, l'activité politique de vendredi a vu la tenue du congrès constitutif du parti de l'Equité et la proclamation (PEP). Mme Naima Salhi, ancienne présidente de l'Union nationale des cadres pour l'Algérie, a été plébiscitée présidente de ce parti par les congressistes. Elle a appelé à l'ouverture du congrès la jeunesse algérienne à se rendre massivement aux urnes le 10 mai prochain pour un scrutin qui représente, a-t-elle affirmé, un "tournant décisif" dans la vie politique.