Une quantité de près de 25 000 litres de lait en sachet a été produite, avant-hier, par l'usine de lait et dérivés Tassili, de Draâ Ben Khedda, 10 kilomètres à l'ouest de Tizi Ouzou. La première après la reprise du travail intervenue le 28 février, suite à une grève qui a duré près de cinq mois. C'est ce que nous avons appris hier auprès d'un membre du collectif des travailleurs. «Effectivement, il y a eu une production de lait, une moyenne de 20 000 à 25 000 litres», a déclaré notre source. Et de préciser qu'une équipe de travailleurs a entamé la préparation du lait dimanche vers 15h, raison pour laquelle la quantité était minime. A signaler que la laiterie de DBK produisait en temps normal une moyenne de 320 000 à 400 000 litres de lait par jour. Elle alimente presque la totalité des régions de la wilaya de Tizi Ouzou et d'autres à Béjaïa et à Boumerdès. En outre, une panne s'est produite hier au niveau de la chaudière de l'usine, ce qui a retardé le volume de travail, indique notre interlocuteur, qui explique que «le matériel de production est devenu vétuste». Le même représentant s'est félicité que «les citoyens aient remarqué dès hier (dimanche, Ndlr) la bonne qualité du lait produit». Selon lui, «cela est dû au respect des normes de production». Il explique que pour une quantité de 20 000 litres, il faut mélanger 46 sacs de poudre à 26% de matière grasse et 36 sacs à 0% de matière grasse. «C'est à ce niveau que se passait la tricherie auparavant. Pour la quantité citée, le repreneur ôtait 5 sacs de poudre approvisionnée par l'Onil, qu'il utilise par la suite pour la fromagerie, et injecte la poudre importée de mauvaise qualité», accuse-t-il. A la question relative au travail de la commission d'enquête mise sur pied pour statuer sur les accusations des travailleurs quant à l'utilisation d'une poudre périmée, le représentant du collectif dira que «les travailleurs attendent avec impatience les résultats du rapport, et se demandent pourquoi tout ce retard». «Nous commençons à avoir des doutes quant à la crédibilité de cette commission», dit-il, et de menacer que «si le rapport tarde plus qu'il ne le faut, nous n'écarterons pas une reprise du débrayage». S'agissant du travail effectué par ladite commission, il explique qu'elle s'est déplacée à l'usine à 3 reprises. Elle a procédé à la vérification des documents et au respect du cahier des charges, alors que le propriétaire et quelques travailleurs ont été convoqués à la DCP de wilaya pour complément d'information. Enfin, il faut noter que le collectif des travailleurs, malgré cette reprise du travail, demeure «fidèle à sa revendication relative à la reprise par l'Etat de la laiterie».