La crise de lait se fait de plus en plus ressentir à Tizi Ouzou ville où se procurer un sachet de lait relève parfois de l'utopie pour ne pas exagérer. A la ville des Genêts, notamment dans certains quartiers de la Nouvelle-Ville, la pénurie entame sa troisième semaine et va en s'aggravant surtout qu'on a évoqué une rupture de stocks en matière de poudre à la laiterie de Draâ Ben Khedda, principale laiterie qui pourvoit toute la région en cet aliment de première nécessité et de large consommation. Aujourd'hui, les laiteries qui tournaient seulement à 80% de leur capacité de production aux premiers jours de la crise de lait en poudre, tournent à près de 50% seulement quand il ne leur arrive pas de cesser momentanément toute production comme c'était le cas la semaine dernière quand la laiterie de DBK a été confrontée à une rupture de stocks. Les quantités de lait en poudre distribuées aux transformateurs sont assurées par la commission interprofessionnelle des laiteries (Cil) qui réglemente les quotas distribués aux laiteries de Draâ Ben Khedda qui recevaient avant le début de la pénurie 853 t de poudre de lait par mois, Pâturages d'Algérie 260 t et La Matinale 100 t. Ainsi, celle de Draâ Ben Khedda est passée d'une capacité de 320 000 l à 240 000 l, soit 80 000 l de moins, ce qui n'est pas négligeable. Ce manque est surtout aggravé par les défaillances dans le circuit de distribution qui connaît plusieurs perturbations et le manque de communication des responsables du secteur qui se sont contentés depuis plusieurs jours d'indiquer, si besoin est, qu'il n'y a jamais eu de pénurie et qu'il s'agissait seulement d'une situation passagère. Ajoutez à cela cette explication donnée par les responsables du secteur qui ont soutenu mordicus que la politique de baisse des quantités de lait en poudre importé vise à encourager la production locale de lait de vache ! Sur le terrain, la situation est toute autre, et la tension est palpable. Devant les vendeurs de produits laitiers, de longues chaînes se forment dès les premières heures de la matinée et le nombre de sachets distribués par personne ne dépasse pas deux sachets d'un litre. Dans certains cas, il est tout simplement impossible de s'en procurer. Alors, les chefs de famille paient le prix fort en se tournant vers le lait en poudre en paquet qui coûte extrêmement cher.