Le mouvement de grève enclenché par les travailleurs de l'unité de production de lait de la commune de Draâ Ben Khedda (DBK) semble enfin pousser les responsables en charge du secteur à réagir. En effet, c'est l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) qui vient d'octroyer un quota supplémentaire équivalent à 100 000 litres/jour de poudre de lait pour les unités de production de lait de la wilaya de Tizi Ouzou, indiquent des sources de la direction du commerce de wilaya. Le quota en question sera ainsi réparti entre les trois autres laiteries, à savoir 60 000 litres pour la laiterie Pâturages, 20 000 pour Matinal et 20 000 pour Tifra lait. Ces dernières, faut-il le préciser, produisent à elles seules une moyenne journalière avoisinant les 160 000 litres. Ce quota supplémentaire permettra aux trois laiteries d'atténuer un tant soit peu la tension qui s'accentue de jour en jour sur ce liquide de première nécessité. Signalons que la spéculation a aussi gagné du terrain, puisque le sachet d'un litre est cédé à présent entre 30 et 40 DA en plusieurs endroits de la wilaya. La quantité de 240 000 litres/jour produite par l'ex-Onalait de Draâ Ben Khedda et qui est remise en cause depuis le 9 octobre dernier, date du début du débrayage des travailleurs de cette unité, sera ainsi partiellement couverte par le quota que l'Onil vient d'octroyer. Mais cela est loin de répondre à la forte demande de toute la région en temps normal et qui est de l'ordre de 400 000 l/jour. En chiffres, une quantité de 140 000 l/jour fera toujours défaut ! En plus de ce quota destiné aux unités de production, explique-t-on, les distributeurs de lait auront quant à eux une quantité de 180 000 litres de lait par jour mise à leur disposition par le groupe Giplait. Les mêmes sources expliquent que cette quantité sera prélevée sur la production des laiteries du Centre, telles que celles de Boudouaou et de Birkhadem. Mais il semblerait que les distributeurs ne sont pas du même avis que les responsables en charge du secteur. Car, dit-on, «il y aura un manque à gagner induit par les frais de transport». C'est dire que la crise est loin d'être solutionnée malgré les efforts consentis par l'Etat, au moment où les citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou, surtout ceux des régions les plus reculées, continuent à souffrir le martyre. Les travailleurs de la laiterie de DBK, en grève illimitée, sont de leur côté déterminés à aller jusqu'au bout de leur revendication : la reprise par l'Etat de l'unité de production, une condition sine qua non de la reprise du travail. Deux partis politiques ont déjà exprimé leur soutien au personnel de l'unité de DBK. Il s'agit du Parti des travailleurs (PT) et celui du Front des forces socialistes (FFS).