Lors d'une conférence de presse organisée lundi à la villa Nedjma, à El Biar, Nora Berra, secrétaire d'Etat française chargée de la Santé, s'est longuement exprimée sur le différend qui existe entre la Cnas et les hôpitaux français. «Les créances de la Cnas auprès des hôpitaux français s'élèvent à 32 millions d'euros», a-t-elle précisé, en ajoutant que le dossier a été débattu avec le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbas, lors d'une rencontre organisée à la résidence Djenane El Mithak. Mme Berra a indiqué qu'un comité bilatéral devrait être mis en place entre la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) et la direction de la sécurité sociale française pour régler le différend lié aux dus de l'institution algérienne. Pour rappel, le problème a été soulevé avec acuité début janvier, avec l'affaire d'un bébé algérien de huit mois, atteint d'une maladie génétique rare qui nécessitait une greffe de moelle osseuse ne pouvant être effectuée en Algérie. La commission de la Cnas avait validé le transfert du petit malade à l'étranger, mais un hôpital français avait refusé de délivrer le devis à la famille. Ce refus a été justifié par les impayés de la Caisse de sécurité nationale. L'information a été démentie par les responsables algériens et le bébé a finalement été admis dans un hôpital à Lyon, mais le différend entre les deux institutions persiste. Mme Berra a par ailleurs rassuré l'assistance en affirmant que les patients algériens seront pris en charge en France. Le chef du département d'imagerie médicale de l'institut Gustave-Roussy, Martin Schlumberger, a ajouté pour sa part qu'«il n'y a pas de problème. Nous recevons beaucoup de malades algériens, je pense que les dettes ont été apurées». La secrétaire d'Etat a également déclaré que «les hôpitaux français sont des établissements publics et de ce fait, autonomes». Il y a lieu de noter que la coopération concernera également le prélèvement et la transplantation d'organes, en collaboration avec l'Agence française de biomédecine. Renforcement de la coopération dans la lutte contre le cancer Evoquant le dossier du renforcement de la coopération dans le domaine de la lutte contre le cancer, Mme Berra s'est dit «agréablement surprise» du haut niveau des professionnels engagés dans le travail de qualité. Elle a proposé l'installation d'un groupe de travail et la préparation d'une feuille de route. La coopération concernera une formation dans le domaine de la radiothérapie et la médecine nucléaire. «Le plan cancer algérien ressemble aux plans cancer français adoptés par le président Jacques Chirac pour le premier, et par Nicolas Zarkozy pour le second», a-t-elle déclaré. Interrogée sur le refus de l'UMP de l'investir dans la 4e circonscription de Lyon dans le cadre des élections législatives, Mme Berra, d'origine algérienne, a fait savoir que cela est lié à «un lectorat conservateur». Elle avait, pour rappel, officiellement demandé, en février dernier, à être investie dans cette circonscription et en a expliqué les raisons, considérant que «la 4e circonscription est en danger, car elle risque de basculer à gauche, j'ai officiellement demandé à y être investie». Interrogée également sur la politique française concernant l'immigration, Nora Berra reprend la célèbre citation du socialiste Michel Rocard : «La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde.» Et de poursuivre : «Il est clair que la France ne régularisera pas toutes les personnes étrangères qui sont sur son sol.» Pour Mme Berra, c'est un problème de «dignité des personnes. Il faut qu'il y ait au préalable de bonnes conditions d'accueil».