L'avocat qui défend depuis des années Mohamed Merah, l'homme suspecté d'avoir tué sept personnes depuis le 11 mars dans le sud-ouest de la France, n'imaginait pas mercredi que ce jeune homme "poli et courtois" puisse commettre des actes "d'une dureté absolue". Me Christian Etelin a expliqué sur la chaîne BFMTV qu'il défendait le jeune homme de 23 ans depuis "2004 ou 2005", soit depuis le tribunal pour enfants, la dernière fois le 24 février pour "une vieille affaire" de conduite sans permis, a-t-il expliqué. A cette occasion, Mohamed Merah a été condamné à un mois de prison ferme et devait comparaître début avril devant le juge d'application des peines pour décider de l'aménagement de cette peine, a expliqué l'avocat. Malgré des faits de délinquance, essentiellement de vols, "j'ai toujours connu un individu souple dans le comportement, policé, et pas rigide au point de faire penser à un certain fanatisme", s'est étonné Me Etelin. La personnalité de cet homme "poli et courtois" ne "se caractérisait pas par l'impression qu'il pouvait se radicaliser et vouloir se lancer dans des actions de terrain d'une dureté absolue", a insisté l'avocat. Le jeune homme ne tenait "absolument pas" de propos sur l'islam en sa présence. "Mais j'ai appris il y a deux ans qu'il s'était subitement radicalisé et était parti en Afghanistan", a remarqué Me Etelin. "Je lui avais dit que, vu ses déplacements, il devait être surveillé de près (par la police, ndlr) et qu'il avait intérêt à ne pas commettre d'infractions", s'est rappelé Me Etelin, qui a "bien sûr" appelé le jeune homme à se rendre. Mohamed Merah, qui s'est réclamé du jihadisme, était toujours retranché mercredi à la mi-journée dans un appartement à Toulouse, cerné par la police.