“Non seulement, nous préparions des opérations jihadistes au Maroc, mais nous travaillions pour élargir le mouvement jihadiste à tous les pays maghrébins avec l'aide de nos frères algériens du GSPC”, a avoué à la police marocaine Mohamed Reha. Âgé de dix-huit ans seulement, ce Belge, d'origine marocaine, fait partie des dix-sept islamistes arrêtés il y a une dizaine de jours à Casablanca. Considéré comme l'un des cerveaux de cette cellule terroriste, ce dernier était sur le point de mettre en place avec le soutien de son oncle islamiste, Ahmed Zemmouri, une organisation terroriste secrète. Les deux hommes comptaient sur “les frères algériens du GSPC” pour “s'occuper de la formation de recrues marocaines”. Dans cette optique, Ahmed Zemmouri a reconnu, devant les policiers marocains, qu'il préparait un voyage en Algérie pour établir des contacts avec le GSPC, recruter des éléments et former d'autres jeunes. Aussi influent dans le groupe que Mohamed Reha, Khalid Abou Bassir a admis avoir mijoter un projet visant à créer un “mouvement jihadiste pour le Maghreb arabe sous la direction d'Al-Qaïda avec une organisation unique pour le Maroc et l'Algérie”. Selon lui, la conjoncture était devenue propice. “Après que le GSPC eut fait acte d'allégeance à Al-Qaïda, nous avons décidé, aurait-il déclaré à la police, d'appeler notre mouvement : “organisation Al-Qaïda dans les pays du Maghreb arabe”, a-t-il expliqué à la police. Il faut dire que l'opération était à un stade très avancé déjà, comme le confirme Mohamed Reha, lorsqu'il annonce que “des attaques étaient programmées contre des hôtels particulièrement à Essaouira où affluent de nombreux touristes juifs, et à Agadir, ainsi que contre le casino de Tanger et le Parlement à Rabat”. Les cibles des opérations terroristes étaient déjà arrêtées. Des Marocains et des Algériens devaient “commettre des attentats contre les intérêts américains et juifs au Maroc, notamment à Tanger et Essaouira”, a-t-il également avoué. Quant aux membres du groupe, en majorité de jeunes chômeurs originaires de Casablanca dont l'âge varie entre 18 et 25 ans, beaucoup ont résidé en Syrie et participé depuis ce pays à l'infiltration en Irak de combattants marocains et tunisiens au profit de la branche irakienne d'Al-Qaïda d'Abou Moussab Al-Zarqaoui. Ils n'attendaient que les moyens financiers pour entamer ces activités, qui auraient plongé le Maroc dans un mois de “décembre sanglant”, comme l'a indiqué une source policière. Cela ne devait pas tarder à en croire Mohamed Reha qui a affirmé que : “des frères en Espagne étaient disposés à nous envoyer de l'argent et la première étape était le recrutement de jeunes.” Une autre source judiciaire a affirmé hier à Rabat que la cellule terroriste avait des liens étroits avec l'organisation d'al-Qaïda, selon laquelle tous les éléments de ce groupe ont été entendus jeudi dernier par le juge d'instruction près la cour d'appel de Rabat qui les a placés en détention préventive à la prison de Salé. Ils seront poursuivis pour “la collecte et la gestion de fonds avec l'intention de les utiliser dans la perpétration d'actes terroristes”. K. ABDELKAMEL