Le ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hachemi Djiar, a saisi la conférence sur «Le sport et l'enfant dans le monde arabe», organisée à Sétif, pour riposter aux critiques formulées par le président de la FAF, Mohamed Raouraoua , qui accuse ouvertement ses services d'être à l'origine des blocages et du retard accusé dans la mise en œuvre du projet du professionnalisme, plus précisément des mesures d'aide aux clubs professionnels, qui attendent toujours les assiettes de terrain promises pour lancer leurs centres de formation. M. Djiar conteste clairement la politique du tout-professionnel adoptée par la FAF, depuis sa prise en main par Raouraoua en 2001, et épousée ensuite par d'autres fédérations sportives ainsi que par les clubs de l'élite. «Il est inadmissible qu'un pays constitué majoritairement de jeunes, recourt à l'importation des sportifs pour être compétitif sur la scène internationale», a signifié le premier responsable du sport national qui appelle à «la formation d'une élite sportive compétitive à travers une prise en charge des jeunes». Après la qualification au Mondial 2010, grâce au grand apport de notre diaspora en Europe, la FAF continue à miser sur les binationaux. Deux nouveaux émigrés, formés en France, sont venus renforcer les rangs de la sélection nationale, en l'occurrence Cadamuro et Feghouli, l'auteur du but de la victoire à Banjul lors du premier match officiel de l'année 2012. Raouraoua justifie le recours à cette politique par l'absence de talents de haut niveau dans nos clubs, qui peinent, d'ailleurs, à s'imposer dans les compétitions africaines. La FAF a même lancé ses propres académies pour pallier l'absence de formation au niveau des clubs, en attendant la création des centres de formation contenue dans le projet du professionnalisme décidé en haut lieu. La politique du tout-professionnel, adoptée par plusieurs fédérations africaines, a été désapprouvée par les brillantes consécrations des Egyptiens et des Zambiens dans les dernières phases finales de la CAN. Les Egyptiens et les Zambiens misent essentiellement sur leur produit local, comme c'était le cas en Algérie dans les années 1970 et 80. Il est à noter que lors de sa visite à Sétif, M. Djiar a inspecté le projet du centre de formation de l'ES Sétif et le chantier de réalisation de l'Ecole nationale des sports olympiques. Abritant plusieurs infrastructures, cette école, dont les travaux sont en voie d'achèvement, disposera d'une piscine olympique couverte, d'une salle omnisports, de terrains de football, d'une auberge de jeunesse, d'un stade d'athlétisme et d'un centre de loisirs pour jeunes.