Agé d'à peine 11 ans, le petit Sadek, qui a été retrouvé par ses parents pendu dans sa chambre, lundi dernier en fin de journée, au village d'Ibahlal, dans la commune d'Irdjen, à 20 km à l'est de Tizi Ouzou, a été enterré hier dans une atmosphère empreinte de tristesse. Le cimetière et les ruelles étroites du village Ibahlal étaient noirs de monde hier après-midi. En plus des villageois, plusieurs dizaines d'élèves du collège que Sadek fréquentait ont tenu à accompagner leur camarade à sa dernière demeure, tout comme ses enseignants qui ont aussi assisté à l'enterrement. Aucun d'entre eux n'arrive à expliquer ce qui est arrivé à Sadek. «C'était un garçon très sympathique. Il aimait rigoler avec ses camarades. Il était très intelligent et surtout respectueux. Je ne sais pas ce qui l'a poussé à commettre l'irréparable. Je n'ai pas cru lorsque j'ai appris la nouvelle», nous a dit un enfant voisin qui a l'habitude de l'accompagner à l'école, la mine défaite. Les proches de la victime disent que l'enfant, fils d'un commerçant connu dans la région, ne souffrait d'aucun trouble psychique et que rien ne lui manquait. Ses parents veillent à son confort, témoignent les voisins de la victime. Ses proches sont restés sans voix devant ce drame qu'ils n'ont jamais pensé possible de frapper leur famille. Un autre parent proche de la victime a précisé que l'enfant se comportait le plus normalement du monde, quelque temps seulement avant qu'il se suicide. Les habitants de la région sont toujours sous le choc. C'est la première fois qu'un tel malheur frappe le village Ibahlal, et pourtant ce ne sont pas les problèmes sociaux qui manquent ici, tels que le chômage sans cesse galopant qui touche la frange juvénile. Toutes les personnes qui ont assisté hier à l'enterrement ne discutent que de ces deux suicides qui ont endeuillé la région, sachant qu'un autre cas de suicide a été signalé au village Ikhriven, dans la commune voisine de Tizi Rached. Ils se demandent comment deux enfants du même âge et qui fréquentent la même école ont mis fin à leur jour par pendaison presque en même temps. Le mystère reste entier. Même les psychologues les plus avertis n'arrivent pas à donner d'explications.