A mesure que le délai de dépôt des candidatures aux législatives du 10 mai se rétrécit, la réconciliation entre la direction du FLN et le camp des «redresseurs» glisse du domaine du possible pour faire sienne la logique de l'impossible. A bien s'imprégner des propos de Salah Goudjil, le coordinateur du mouvement des redresseurs, ce dernier affirme en filigrane qu'il a été abandonné, voire même trahi par le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Sinon comment expliquer qu'à moins de 48 heures du délai final de dépôt de candidatures pour le prochain scrutin, les deux parties antagonistes du plus vieux parti n'ont trouvé pour l'heure aucun chemin d'entente, notamment au sujet de la manière avec laquelle les candidats des «redresseurs» seront intégrés parmi ceux de la direction du FLN pour représenter le parti au prochain rendez-vous des urnes ? Pour solutionner cette épineuse question, un tête-à-tête devait avoir lieu hier entre Goudjil et Belkhadem à Alger. Néanmoins, cette rencontre n'a pas eu lieu, selon le coordinateur des «redresseurs» qui informe de l'annulation de ce rendez-vous, le dernier du genre, avant l'expiration de l'échéance du dépôt des candidatures, c'est-à-dire demain soir à minuit. «On ne s'est pas vus et rien n'a été fait jusqu'à présent avec Belkhadem», nous a précisé hier Salah Goudjil, contacté par nos soins. Il laisse entendre que le SG du FLN lui a fait faux bond et qu'en dépit de ce fait, qu'il ne manquera pas de déplorer, le coordinateur des «redresseurs» s'est dit disposé à attendre son interlocuteur «jusqu'à à la dernière minute». Goudjil affirme être conscient que le temps joue contre lui, pour autant il s'abstient de tirer des conclusions hâtives. «On sait que le temps presse mais on ne veut pas tirer des conclusions dès maintenant. Nous préférons attendre pour mieux voir et au-delà, chacun assumera ses responsabilités.» Le coordinateur du mouvement des «redresseurs» du FLN affirme en outre que l'avenir du parti prime sur le scrutin des législatives. Il s'agit là d'une élection qui, si elle n'est pas remportée haut la main par le FLN, se traduirait par le retrait du SG et de tous les membres du Bureau politique (BP) qui, de l'avis de Belkhadem lui-même, remettront leur démission au comité central (CC) du parti. Lors de la dernière conférence de presse animée par Belkhadem à Alger, le SG du FLN avait bel et bien souligné que la date du 21 mars constituait l'échéance retenue pour achever la confection des candidatures. Or, cette échéance est aujourd'hui dépassée de quatre jours, et force est de constater qu'aucun des 500 candidats réunis par le mouvement des «redresseurs» n'est inséré dans les listes du FLN, malgré les multiples contacts qui ont eu lieu entre Abdelaziz Belkhadem et Salah Goudjil. La réconciliation entre ces deux hommes ne s'est pas concrétisée, et outre le dossier des listes de candidatures pour les prochaines législatives, beaucoup de questions demeurent en suspens.