Salah Goudjil, représentant du Mouvement de redressement et de l'authenticité du FLN, s'est dit outré par la déclaration d'Abdelaziz Belkhadem, SG du parti, qui s'est précipité d'annoncer une réconciliation avant l'heure avec les redresseurs. «Il n'y a point de réconciliation pour le moment et les choses ne sont pas rentrées dans l'ordre, pour la simple et bonne raison que beaucoup de dossiers restent en suspens», a tonné Salah Goudjil, contacté hier par nos soins. «A la date du 19 mars prochain, notre mouvement aura bouclé ses deux années d'existence. Comment voulez-vous qu'il y ait réconciliation de manière aussi simpliste, comme annoncé par le SG du FLN dans sa dernière conférence de presse ?». Il renchérit en affirmant que le rapprochement qui s'est opéré depuis quelque temps entre les deux parties par le biais d'une série de contacts et de rencontres est motivé par la seule échéance des législatives du 10 mai. Toutefois, et excepté ce rendez-vous des urnes qui a constitué un motif suffisant pour les deux camps antagonistes du FLN de renouer avec le dialogue, suite à une injonction émise du président d'honneur du parti, à savoir le chef de l'Etat, le différend opposant le mouvement des redresseurs à la direction du parti est encore loin d'être aplani, a souligné Salah Goudji. Quelle est donc cette pomme de discorde ? Dans sa réponse, le coordinateur du mouvement des redresseurs a remis au goût du jour la question de restructuration du FLN sur des bases démocratiques qui constitue, a-t-il rappelé, l'une des premières revendications du mouvement qu'il dirige. Une requête qui «n'est pas encore satisfaite», a regretté notre interlocuteur. Idem pour la réclamation portant sur la révision de la composante humaine du comité central (CC) du FLN exigée par les redresseurs. Réclamation qui, de l'avis de Salah Goudjil, n'a pas eu l'effet escompté de la part de la direction du parti. «Nous avons demandé à ce que l'accès au comité central soit limité aux militants ayant plus de dix ans au sein du parti, ce qui est loin d'être le cas en ce moment», a-t-il déploré. Ultimatum Autant que la nécessité de restructurer le plus vieux parti sur des bases démocratiques que «la légitimation» du comité central du FLN, en réexaminant le profil de chacun de ses membres, ces deux questions doivent être réglées dans l'immédiat, a soutenu Salah Goudjil. «Ces question doivent être réglées dans un délai ne dépassant pas quatre jours car, au-delà, c'est trop tard», a précisé le coordinateur du mouvement des redresseurs. Ce dernier lance donc une sorte d'ultimatum à l'adresse du SG du FLN. Si cet appel n'est pas pris en considération, le conflit opposant les deux parties antagonistes aura probablement de beaux jours devant lui. Pour autant, Salah Goudjil se dit optimiste et garde l'espoir quant à voir le conflit solutionné dans l'immédiat compte tenu, a -t-il argué, des contacts permanents et des rencontre régulières engagés avec Abdelaziz Belkhadem. Les candidats des redresseurs méconnus de la direction FLN Le porte-parole des «redresseurs» informe en outre que le mouvement qu'il dirige a réuni près de 500 candidatures en prévision des prochaines élections législatives. «Pour le choix de nos candidats, nous avons privilégié les jeunes. Moi-même, je ne suis pas candidat aux prochaines législatives», a précisé Salah Goudjil. Il poursuit en affirmant qu'aucun dossier de ses 500 candidats n'a été remis pour l'instant à la direction du FLN dans l'objectif d'établir des listes unifiées. A rappeler que, selon Abdelaziz Belkhadem, les listes des candidatures du parti seront prêtes dans une dizaine de jours.