Secrètement et loin des feux de la rampe, Abdelaziz Belkhadem et Salah Goudjil façonnent leur réconciliation. Le premier en sa qualité de secrétaire général du FLN et le second en tant que coordinateur national du Mouvement de redressement et de l'authenticité, réunissant des militants du plus vieux parti ayant mené une fronde contre la direction de celui-ci. Les deux hommes se sont rencontrés à deux reprises la semaine dernière. Une troisième rencontre est prévue aujourd'hui, informe Salah Goudjil, contacté hier par nos soins. D'autres rendez-vous sont programmés pour les prochains jours, nous apprend en outre notre interlocuteur. L'on sait déjà que l'objectif de ces rencontres traduit l'idée de présenter des listes communes pour les prochaines législatives. Néanmoins et excepté cette possibilité qui est toujours à l'étude, notre interlocuteur s'est abstenu de livrer la moindre information quant aux conclusions des deux précédentes rencontres avec le SG du FLN. Il a juste indiqué que «dans le cadre de ce dialogue fraternel, ce qui importe le plus, c'est bien le devenir du FLN, notamment après les élections législatives». Le coordinateur national du Mouvement de redressement et de l'authenticité a également soutenu que le fait qu'il y ait reprise de dialogue ne veut pas dire que le conflit opposant «les redresseurs» à la direction du FLN est définitivement résolu. «On devra attendre les conclusions de ces contacts pour pouvoir s'exprimer sur cette question», a affirmé M. Goudjil. Interrogé sur les récentes déclarations faites par Abdelaziz Ziari, membre du bureau politique du FLN, qui a écarté sur les ondes de la radio la possibilité de listes communes avec qui que ce soit, Salah Goudjil répond qu'il s'agit d'un avis personnel qui n'engage que son auteur.
Rapprochement,qui l'eût cru ? Le conflit opposant la direction du FLN au Mouvement des redresseurs était si intense que tous les observateurs de la scène politique étaient acquis à l'idée d'une scission définitivement consommée au sein de la maison FLN. Il n'y a pas si longtemps, rien ne pouvait consoler Goudjil et ses compagnons que le fait de voir Abdelaziz Belkhadem destitué du poste qu'il occupe au sein du FLN. Le SG de ce parti avait en effet fait l'objet de critiques virulentes de la part de ses détracteurs, qui lui reprochaient notamment des pratiques tyranniques en sein du parti. Belkhadem, qui, dans un premier temps, s'est montré indifférent à ces propos, a par la suite tenté vainement d'éteindre la flamme des redresseurs qui, entre-temps, n'ont pas perdu de temps pour mieux se structurer et envisager l'option de présenter leurs propres candidats aux prochaines législatives. Ce conflit qui a opposé des mois durant la direction du FLN au Mouvement des redresseurs était tel qu'une réconciliation ou un quelconque rapprochement ne semblait point envisageable. Sauf que le président de la République, en sa qualité de président d'honneur du parti, en a décidé autrement. C'est en effet sur injonction du chef de l'Etat qu'Abdelaziz Belkhadem et Salah Goudjil se sont de nouveau mis autour de la même de table dans l'objectif d'enterrer la hache de guerre et d'unifier de nouveau les rangs du parti.