Le financement de la campagne électorale pour les élections législatives du 10 mai prochain, est prévu dans le cadre de la nouvelle loi relative au régime électoral, mais la prise en charge financière de cette campagne est différemment perçue par les partis politiques. Entre ceux qui assurent pouvoir compter sur leurs propres moyens financiers et ceux qui sont favorables à une aide substantielle de l'Etat, plusieurs idées ont été exprimées en perspective de cette échéance électorale. La campagne débutera dimanche 15 avril et prendra fin le 6 mai 2012, conformément aux dispositions de la loi sur régime électoral qui précise que la campagne est déclarée ouverte 25 jours avant la date du scrutin. Au sujet du financement des campagnes électorales, le même texte de loi définit trois moyens de ressources provenant de la contribution des partis politiques, de l'aide éventuelle de l'Etat accordée équitablement et des revenus du candidat. La loi stipule que les dépenses de campagne pour chaque liste de candidats aux élections législatives sont plafonnées à un million de dinars par candidat. Dans le même sens, l'article 208 du texte de loi précise que "les listes des candidats aux élections législatives ayant recueilli au moins 20% des suffrages exprimés, peuvent obtenir un remboursement de 25% des dépenses réellement engagées et dans la limite du plafond autorisé. Ce remboursement est versé au parti politique sous l'égide duquel la candidature a été déposée. A ce titre, le Front des forces socialistes (FFS) estime, par la voix de son responsable chargé de la communication, M. Chafâa Bouaiche, que l'aide attribuée par l'Etat reste "insuffisante" pour la couverture de la campagne électorale, préconisant, de ce fait, une augmentation du plafond de cette aide. D'autres partis, qui ont déjà affiché leur intention de prendre part au prochain rendez-vous électoral, n'ont pas manqué d'insister sur la nécessité de revoir à la hausse l'aide de l'Etat pour le financement de la campagne électorale, en vue de leur permettre de présenter leurs programmes aux citoyens dans toutes les circonscriptions électorales. C'est le cas notamment du Front de libération nationale (FLN) qui plaide pour une contribution substantielle de l'Etat au profit des candidats au scrutin du 10 mai, plus particulièrement ceux des partis nouvellement agréés. En outre, concernant le financement étranger, le chargé de communication du parti, M. Kassa Aissa, pense que la loi est "claire" à ce sujet et qu'elle "doit être appliquée en cas de dépassement". "L'acceptation d'aides financières de l'étranger risque non seulement d'hypothéquer la souveraineté nationale, mais de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays", a-t-il averti. "Un tel comportement risque d'entacher l'image des réformes politiques engagées par l'Algérie", a soutenu, pour sa part, le porte parole du RND (Rassemblement national démocratique), M. Miloud Chorfi. En revanche, pour le parti de la liberté et de la justice (PLJ), qui vient d'être agréé, il y a une "nécessité" de hisser le niveau des aides financières octroyées par l'Etat, afin de permettre aux partis nouvellement agréés de mener une campagne "propre et transparente". Ce parti compte financer sa campagne électorale pour les prochaines législatives par les "moyens modestes" dont il dispose. Cependant, cet avis n'est pas partagé par le Front national algérien (FNA). Son président, M. Moussa Touati, estime que l'Etat "ne doit pas octroyer d'aides" aux partis pour financer leur campagne électorale, suggérant que ces fonds soient plutôt affectés à la réalisation d'infrastructures socio-éducatives au profit des citoyens. Selon lui, les partis doivent compter sur les contributions de leurs militants pour financer leur campagne, appelant à un "contrôle rigoureux" de l'Etat sur les dépenses de cette campagne. La secrétaire générale du parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, s'est prononcé pour un contrôle de toutes les sources de financement de la campagne électorale de l'ensemble des partis en lice pour les prochaines législatives, soulignant que le gouvernement "est en mesure de la faire". A ce titre, la loi sur le régime électoral stipule qu'"il est strictement interdit de recevoir, d'une manière directe ou indirecte, des dons en espèces, en nature ou toute autre contribution, quelle qu'en soit la forme, émanant d'un Etat étranger ou d'une personne physique ou morale de nationalité étrangère".