De report en report, «la réunion de la dernière chance» entre Abdelaziz Belkhadem et le chef de file des redresseurs, Salah Goudjil, n'a jamais eu lieu. Contraint de réagir avant expiration du délai du dépôt des listes électorales, le Mouvement de redressement et de l'authenticité (MRA) fera cavalier seul aux prochaines élections législatives. La décision a été prise dimanche et le Mouvement a décidé de présenter des listes indépendantes aux prochaines élections législatives, a expliqué Goudjil, qui affirme que depuis la dernière réunion aucun contact n'a été établi avec le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui fait face aussi à une contestation au sein du bureau politique à propos des listes électorales. Pour Goudjil, qui estime qu'il ne pouvait pas attendre au-delà de la date butoir, le fait d'aller aux législatives avec des listes «indépendantes» ne veut nullement signifier la mort du mouvement de redressement, qui a d'ailleurs «établi ses listes bien avant». «Nous n'avons pas attendu Belkhadem pour agir», nous a déclaré Goudjil récemment, se targuant de disposer de près de 500 listes, mais qui n'ont jamais été adressées au bureau politique du FLN ; ce qui aurait été pour lui une sorte «d'allégeance» ou de «reddition». Or, les explications fournies hier par Mohamed Seghir Kara, un autre représentant des redresseurs, nuance. «Les listes indépendantes des militants FLN ne sont avalisées ni par Goudjil ni par Belkhadem», nous a-t-il révélé, confirmant ainsi un certain «cafouillage» alors qu'il ne restait que quelques heures avant la clôture de l'opération de dépôt des candidatures (listes). Selon ses explications, ce sont des listes issues de sympathisants et militants du mouvement. «Ce sont des listes indépendantes» et chaque personne est libre de déposer une liste indépendante», explique-t-il, avant de nous demander de rappeler. Il est vrai que le mouvement de redressement n'est pas agréé et il lui est difficile de présenter des listes avec un même sigle ou slogan. Les militants des redresseurs sont ils en train d'échapper à la direction ? Tout porte à le croire, dans la mesure où même certains membres fondateurs se sont démarqués de la démarche réconciliatrice de Goudjil qui aurait, selon eux, «dégoûté» les militants de la base. Plus tard, Kara nous informera sans plus que le mouvement est en réunion de «coordination» et nos efforts de joindre à nouveau Goudjil ou Kara ont été vains. «Occupés». S'agit-il alors de coordonner avec les candidats présents sur ces listes en vue d'une campagne sous l'égide du mouvement auquel, il est vrai, tout échappe avec un programme FLN à la clé ? C'est sûrement le cas, pour sauver, à l'occasion de la campagne électorale, la face d'un mouvement qui se désintègre. Il reste encore deux semaines aux redresseurs pour agir.